Dans un discours, prononcé lundi soir, le président sénégalais a mis fin au suspense.
C’est fait. Le chef de l’État sénégalais s’est clairement prononcé sur le débat autour d’un 3e mandat qui déchaîne les passions dans son pays. Macky Sall, dans un message à la nation diffusé par la télévision nationale, a affirmé « ne pas être candidat à la prochaine élection du 25 février 2024 » même si, dit-il, la Constitution lui « en donne le droit. »
Cette décision, « longuement et mûrement réfléchie », le président Sall la justifie en ces termes : « J’ai un code d’honneur et un sens de la responsabilité historique qui me commandent de préserver ma dignité et ma parole. Je rends ici un hommage à mes prédécesseurs, les présidents Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, dont les parcours sont bien sûr différents, mais qui ont contribué chacun à construire l’image de ce Sénégal démocratique qu’il faut perpétuer. Je ne saurais faire moins. »
Mais celui qui préside aux destinées du Sénégal est conscient que son choix « surprendra tous ceux et celles nombreux (dont il connaît) l’admiration, la confiance et la fidélité sincère. Elle surprendra aussi ceux et celles qui souhaitent (le) voir encore guider la construction du Sénégal, qui trouve de plus en plus ses marques. »
Dans un contexte national explosif, Macky Sall est arrivé à la conclusion selon laquelle « le Sénégal, qui dépasse (sa) personne, est rempli de leaders également capables de pousser le pays vers l’émergence. » Pourtant pendant longtemps, il s’est refusé de trancher le vif débat autour d’une 3e candidature à l’élection présidentielle. Une attitude qu’il assume pleinement.
« Je n’ai jamais voulu être l’otage de cette injonction permanente à parler avant l’heure. Car mes priorités portaient surtout sur la gestion d’un pays, d’une équipe gouvernementale cohérente et engagée dans l’action pour l’émergence dans un contexte socioéconomique difficile et incertain », a-t-il expliqué.
Face à la probabilité de voir le président sortant briguer un 3e mandat, alors que l’alinéa 2 de l’article 27 de la Constitution en vigueur dispose que « Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs », des Sénégalais se sont employés à rappeler à Macky Sall ses déclarations sans équivoque sur la question. Dans son discours, il a tenu à leur répondre.
« J’ai une claire conscience et mémoire de ce que j’ai dit, écrit et répété ici et ailleurs. C’est-à-dire que le mandat de 2019 était mon second et dernier. C’est cela que j’avais dit et c’est cela que je réaffirme ce soir. J’ai un profond respect pour les Sénégalais et les Sénégalaises qui m’ont lu et entendu », a fait savoir le fondateur de l’Alliance Pour la République (APR, parti au pouvoir).
À sa formation politique, à sa coalition Benno Bokk Yakaar (BBY), à la diaspora, au mouvement des jeunes, des femmes, des sages, des enseignants, des arabisants, des religieux et bien d’autres groupes, qui étaient « déjà prêts pour mener le combat de (sa) réélection », Macky Sall a exprimé sa « profonde gratitude ».
« J’ai suivi avec beaucoup d’attention et d’émotion les différentes manifestations de soutien à ma candidature pour un second quinquennat. La dernière étant celle des 512 maires et présidents de Conseil départemental sur les 601 que compte notre pays », a-t-il ajouté.
Concluant son propos, l’actuel chef de l’État a promis d’assumer « avec responsabilité et fermeté » toutes les charges qui incombent à sa fonction « d’ici la transmission du pouvoir au futur président de la République, le 2 avril 2024 » et de continuer à consacrer toutes ses forces « à défendre sans faille les institutions constitutionnelles de la République, le respect des décisions de justice, l’intégrité du territoire, la protection des personnes et des biens. »
ID/ac/APA