Le président sortant fera face à l’économiste Samura Kamara.
Environ 3,4 millions de Sierra-Léonais sont inscrits pour les élections générales de samedi, au cours desquelles le président sortant Julius Maada Bio brigue un second et dernier mandat de cinq ans.
Mais mérite-t-il un second mandat étant donné la déception généralisée des cinq dernières années sous le gouvernement du Parti du peuple de Sierra Leone (SLPP, sigle anglais) ?
L’année dernière, la Sierra Leone a été le théâtre de graves violences au cours desquelles des dizaines de personnes ont été tuées, y compris des membres du personnel de sécurité, en raison de l’augmentation du coût de la vie, de la corruption et de la stagnation économique générale, dont Bio avait promis qu’elles appartiendraient au passé lors de son investiture en tant que cinquième président du pays le 12 mai 2018.
Son principal adversaire cette fois-ci est Samura Kamara, du principal du Congrès de tout le peuple (APC, sigle anglais), qui a perdu de justesse face à M. Bio lors des dernières élections.
Kamara semble transformer la malchance de Bio en opportunités, en exploitant la phase de désenchantement des Sierra-Léonais ordinaires qui luttent contre la pauvreté, le chômage et la misère à Freetown et dans d’autres villes de l’un des pays les mieux dotés en ressources naturelles de l’Afrique.
Nombreux sont ceux qui estiment que le scrutin arrive à point nommé pour tester le chemin parcouru par Bio en termes d’apaisement de la détresse des Sierra-Léonais et pour savoir ce qu’ils pensent des cinq années de son leadership.
Né le 12 mai 1964 à Tihun, Sogbini Chiefdom, Bonthe District, le président Bio a fait ses études primaires, secondaires et supérieures en Sierra Leone. Avant d’entamer son illustre carrière dans la fonction publique en tant qu’instituteur, il a rejoint l’armée sierra-léonaise où il a gravi les échelons jusqu’au grade de brigadier.
Il a été secrétaire d’État en chef, chef d’état-major de la défense, ministre de l’Information, ministre des Ressources marines, chef d’État adjoint et, enfin, président de la Sierra Leone de janvier à mars 1996.
En tant que chef militaire, M. Bio a présidé les élections démocratiques de 1996, les premières en Sierra Leone depuis près de trois décennies, et a inauguré le régime civil de feu Ahmed Tijan Kabbah.
Cela lui a valu le titre de « père de la démocratie » en Sierra Leone en raison de sa contribution exceptionnelle à la restauration de la démocratie et à l’instauration de la paix dans un pays déchiré par plus d’une décennie de conflits internes brutaux.
Sera-ce Bio ou Kamara, son rival politique de longue date, qui cherchera à renverser la vapeur le 24 juin ? Nous le sauront bientôt.
ABJ/lb/ac/APA