Le Rapport sur l’investissement dans le monde de l’Onu montre que les bailleurs ont injecté quelque 20 milliards de dollars dans les 32 pays qui n’ont pas accès à la mer en 2022, soit une augmentation de 6 % par rapport à l’année précédente.
Les flux des Investissements Directs Étrangers (IDE) sont restés concentrés dans quelques économies, les cinq principaux bénéficiaires représentant 83 % du total selon le nouveau rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) diffusé ce mercredi. Toutefois, note le document, les IDE dans les 32 pays en développement sans littoral (PDSL) en tant que groupe ont augmenté de 6 % pour atteindre 20 milliards de dollars en 2022.
En Afrique, l’Éthiopie est restée le deuxième plus grand bénéficiaire des PMA, malgré une baisse des entrées. Les IDE en Ouganda ont augmenté de 39 %, pour atteindre 1,5 milliard de dollars, grâce à de grands projets dans les industries extractives. Les flux vers le Niger ont légèrement diminué pour s’établir à 581 millions de dollars, mais l’activité de financement de projets internationaux a augmenté, souligne le rapport.
Les cinq premiers récipiendaires étaient le Kazakhstan, l’Éthiopie, l’Ouzbékistan, la Mongolie et l’Ouganda, dans cet ordre. Les flux vers les PDSL d’Afrique, d’Asie et d’Europe ont augmenté, tandis que ceux vers les PDSL d’Amérique latine et des Caraïbes ont diminué, indique le CNUCED.
Les deux PDSL d’Amérique latine ont connu des tendances contrastées. Les flux vers la Bolivie sont redevenus négatifs (-26 millions de dollars), principalement en raison du versement exceptionnel de dividendes dans le secteur des hydrocarbures. Cependant, relève le rapport, d’autres secteurs économiques ont enregistré une augmentation des investissements. Au Paraguay, les flux ont plus que doublé pour atteindre 474 millions de dollars.
Parmi les PDSL d’Asie en développement, le Kazakhstan a vu ses IDE augmenter de 83 % pour atteindre 6,1 milliards de dollars. Alors que les capitaux propres sont devenus négatifs, les bénéfices réinvestis ont atteint 10 milliards de dollars – la valeur la plus élevée jamais enregistrée – stimulés par les bénéfices élevés des industries extractives.
Les flux vers l’Ouzbékistan ont atteint un record de 2,5 milliards de dollars, principalement en raison du doublement des bénéfices réinvestis à 1,2 milliard de dollars. Le paiement de dividendes dans les industries extractives a fait que les flux d’IDE vers l’Azerbaïdjan sont devenus négatifs à -4,5 milliards de dollars.
Les annonces de projets Greenfield augmentent
Si l’on considère les PDSL en tant que groupe, le nombre d’annonces de projets entièrement nouveaux a augmenté de 15 % et leur valeur a triplé, pour atteindre 31 milliards de dollars, révèle le CNUCED, précisant que l’augmentation a été particulièrement prononcée dans les industries extractives.
Le nombre d’accords de financement de projets internationaux a été inférieur de 19 % à celui de 2021, et la valeur a chuté de 72 %, à 19 milliards de dollars. La majorité des projets ciblaient les énergies renouvelables, mais des projets ont également été annoncés dans les secteurs de l’électricité, des mines et de l’immobilier industriel.
L’IED vers les PDSL provient principalement de quelques pays investisseurs clés. Avec 20 milliards de dollars, la Chine était de loin le plus gros investisseur en 2021 (avec 7,5 milliards de dollars rien qu’au Kazakhstan), suivie de la Thaïlande, du Canada et des Pays-Bas.
ARD/ac/APA