Ce projet de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) vise à améliorer la disponibilité des données sur la dette conformément aux normes internationales.
La bonne gestion de la dette publique permet de se financer à moindre coût et de lever les fonds nécessaires au financement des déficits. En Afrique, plusieurs pays s’activent pour apporter plus de transparence dans ce domaine. C’est le cas notamment de la Mauritanie qui vient de bénéficier du programme du Système de gestion de la dette et d’analyse financière (SYGADE) de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED).
Ce projet de deux ans a contribué à améliorer la disponibilité des données sur la dette de ce pays d’Afrique, souligne la note parvenue ce mercredi à APA.
Il a conduit à la publication du bulletin des statistiques de la dette du pays conformément aux normes internationales. Celui-ci fournit désormais des informations plus complètes sur la dette publique de la Mauritanie en temps opportun, améliorant la transparence pour éclairer l’élaboration des politiques et les négociations de restructuration de la dette, poursuit le document.
Alors que la dette publique peut être vitale pour le développement, l’analyse des Nations unies souligne comment elle peut devenir un lourd fardeau et détourner les ressources gouvernementales des services essentiels, tels que l’éducation et la santé, rappelle le CNUCED.
Idrissa Niang, directeur du département de la dette extérieure au ministère des Finances du pays, cité par le communiqué, s’est dit satisfait du soutien de l’organisme onusien, tout en exhortant les donateurs mondiaux à continuer d’aider les pays en développement à atteindre la viabilité à long terme de la dette.
Les efforts d’allégement de la dette ont aidé
Au début des années 2000, la Mauritanie a bénéficié d’un allégement de sa dette dans le cadre de l’initiative en faveur des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) et de l’initiative d’allégement de la dette multilatérale.
Le pays a aussi bénéficié de l’initiative de suspension du service de la dette du G20 dans le contexte de la pandémie de la Covid-19 et a signé un accord de suspension dans ce cadre en juin 2020.
Elle a également mené des négociations bilatérales de réorganisation de la dette avec certains créanciers, ce qui a permis de réduire considérablement le fardeau de sa dette en 2021.
« Avec les PPTE et les processus de restructuration de la dette, notre structure de dette a changé. Les négociations bilatérales ont été couronnées de succès pour la Mauritanie », a déclaré M. Niang.
Risque de surendettement rétrogradé à « modéré »
Le ministère mauritanien des Finances utilise le logiciel SYGADE de la CNUCED depuis 1996 pour gérer la dette extérieure du pays. Celle-ci est principalement concessionnelle mais très exposée aux risques de change puisque 85 % de la dette publique mauritanienne est libellée en devises étrangères.
Si la monnaie du pays, l’Ouguiya, se dévalue, les paiements de la dette en devises étrangères deviennent plus chers, laissant moins d’argent au gouvernement pour investir dans les dépenses de développement comme investir dans les routes, les hôpitaux et l’éducation.
Le principal indicateur de viabilité de la dette extérieure – le ratio dette extérieure totale/exportations – montre que la capacité du pays à rembourser sa dette extérieure à moyen et long terme s’est améliorée depuis 2015. Selon la Banque mondiale, le ratio dette/PIB de la Mauritanie est resté stable en 2022 à environ 49 %.
En janvier 2023, une évaluation conjointe du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale a suggéré que le risque de surendettement public global et extérieur est modéré pour la Mauritanie.
Cela représente une baisse par rapport à la note « élevée » dans les précédentes évaluations de viabilité de la dette. Cela grâce à la récente restructuration de la dette et aux améliorations continues de la gestion des risques budgétaires du pays.
Outre la Mauritanie, le logiciel SYGADE de la CNUCED est actuellement utilisé dans plus de 80 institutions dans 61 pays.
ARD/ac/APA