Les évènements du 28 septembre 2009 ont fait 157 morts, des centaines de femmes violées et des milliers de blessés.
Neuf mois après l’ouverture du procès du massacre du 28 septembre, les avocats des deux parties ont décidé de suspendre leur participation à compter de ce 29 mai 2023.
Dans une déclaration faite le 17 mai, la défense et la partie civile ont attiré l’attention du ministre de la justice face à leur condition de travail dans ce procès.
Dans leur requête, les avocats exigent le paiement de leurs honoraires et une amélioration de leurs conditions de travail conformément aux dispositions de l’article 12 alinéas 1 et 2 de la Loi ordinaire 1/2022/012/CNT du 23 septembre 2022 portant aide juridictionnelle. Les robes noires avaient menacé de boycotter les audiences si leurs doléances n’étaient pas satisfaites par les autorités de la transition.
« Nous sommes au regret de vous informer de la suspension de notre participation au déroulement du procés des évènements du 28 septembre 2009. Cette décision est consécutive à l’insatisfaction de nos revendications consignées dans la lettre en date du 17 mai 2023, adressée au Ministre de la Justice, Garde des Sceaux et des Droits de l’Homme, en sa qualité de Président du Comité de Pilotage de l’organisation du procès des évènements du 28 septembre 2009 », a écrit Me Paul Yomba Kourouma, au nom du collectif des avocats.
De son côté, le ministre de la justice n’a pas pour le moment réagi à cette décision. Alphonse Charles Wright avait toutefois indiqué lors d’une conférence de presse, que les dépenses du procès sont jusque-là prises en charge par son département.
« Contrairement à ce que beaucoup soutiennent, je tenais à faire cette précision pour que ce soit compris désormais que le procès des massacres du 28 septembre se fait sur la base de l’effort interne de la Guinée », avait-il déclaré le 17 mai, s’interrogeant sur la volonté des partenaires d’assister la Guinée dans l’organisation de ce procès historique.
« Il y a eu à l’époque beaucoup de rendez-vous ratés. La communauté internationale était souvent déçue parce que, quelque part, on disait toujours que le procès est reporté », avait indiqué le garde sceaux.
Selon le ministre, plus de 24 milliards de francs Guinéens ont été déboursés par son département.
Suite au boycott des avocats, le procès a été reporté au 5 juin.
Le capitaine Moussa Dadis Camara et son aide de camp d’alors Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba et plusieurs autres membres de l’ancienne junte sont poursuivis pour « meurtre, assassinat, viols, pillages, incendies volontaires, vol à main armée, coups et blessures volontaires, torture, enlèvement et séquestration, violence sexuelle, attentat à la pudeur ».
Entendus dans le cadre de ce procès, ils n’ont pas endossé la responsabilité de cette tuerie de masse. Des hommes politiques qui faisaient partie des organisateurs de cette manifestation réprimée dans le sang sont également passés devant le juge Ibrahima Sory Il Tounkara pour donner leur version des faits.
ASD/ac/APA