Les Burkinabè devront encore attendre pour assister à un procès du frère cadet de l’ancien président Blaise Compaoré.
Dans une décision rendue ce 7 septembre 2023, la Cour européenne de justice s’est opposée à l’extradition de François Compaoré de la France vers le Burkina Faso.
Elle a estimé que les autorités actuelles n’ont pas fourni assez « d’assurances diplomatiques » à Paris pour justifier l’extradition du frère cadet du président déchu par une insurrection populaire en octobre 2014.
La Cour européenne a notamment jeté un doute sur « la validité et la fiabilité des assurances diplomatiques fournies », au regard du « contexte politique radicalement renouvelé à la suite de deux coups d’Etat militaires », notamment « par le second gouvernement de transition mis en place par le nouveau chef d’État burkinabè ayant accédé au pouvoir le 30 septembre 2022 ».
Ce « gouvernement, qui a eu communication des dernières observations du requérant sur ce point, en date du 19 octobre 2022, n’a fait aucun commentaire », peut-on lire dans la décision.
La Cour européenne a donc évoqué « le risque que François Compaoré ne soit pas détenu dans le quartier de la maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou réservé aux personnalités ou qu’il soit condamné à une peine d’emprisonnement à vie incompressible » au Burkina.
Le frère cadet de Blaise Compaoré, exilé en Côte d’Ivoire, « ne peut donc pas en l’état actuel des choses, être procédé à son extradition » vers Ouagadougou.
En exil en France depuis la chute du régime Compaoré, François Compaoré est poursuivi pour incitation à assassinat du journaliste Norbert Zongo et de ses trois compagnons .
SD/ac/APA