L’activiste Mohamed Sinon qui se réclame proche du capitaine Ibrahim Traoré a comparu, mardi, pour avoir porté atteinte à l’honneur de la gendarmerie.
« (…) La gendarmerie n’est pas dans la lutte à 100% (…). Ce que nous demandons au président (Ibrahim Traoré), c’est de faire en sorte que la gendarmerie se fusionne aux militaires. L’armée, c’est désormais deux entités au Burkina, la police et les militaires », avait affirmé le membre actif du mouvement Africa revolution, dans une vidéo publiée début mai 2023 sur les réseaux sociaux.
Devant les juges, mardi 18 juillet, Mohamed Sinon à plaidé non coupable. Il a expliqué qu’il ne faisait pas référence à la lutte contre la corruption et de celle de l’antiterrorisme. Il a ajouté avoir été témoin et victime, à plusieurs reprises, de cas de rackets routiers de la part des pandores.
La gendarmerie nationale qui s’est constituée partie civile dans le dossier, s’est dit « désarmée » par le « revirement spectaculaire » du prévenu, car même le citoyen lambda, le personnel de la gendarmerie, ont compris ce à quoi il était question dans sa sortie sur les réseaux sociaux.
« Il a dit que la gendarmerie nationale n’est pas engagée dans la lutte contre le terrorisme, de la supprimer et laisser la police et les militaires. Nous, au niveau de la gendarmerie nationale, nous avons compris cela. La gendarmerie est en première ligne de la lutte, nous ne pouvons pas permettre qu’un individu vienne tenir de tels propos », a indiqué le représentant des gendarmes.
Le délibéré attendu pour le 25 juillet
Le conseil de Mohamed Sinon a demandé d’éviter les interprétations et de se limiter à ce que l’accusé a dit.
Pour le parquet, l’infraction de diffamation et de mise en danger de la vie d’autrui est caractérisée en ce sens que les propos tenus par le prévenu portent atteinte à l’honneur du corps de la gendarmerie, peu importe le sujet évoqué.
Le ministère public a estimé que le seul objectif de l’activiste était d’inciter les jeunes, de manière voilée, à s’en prendre à la gendarmerie nationale.
En conséquence, le Parquet a requis contre le prévenu, et prenant en compte le sursis de 24 mois qui pèse sur lui à compter de février 2023, une peine d’emprisonnement ferme de 30 mois et une amende de 500 000 FCFA.
Il purge depuis février 2023, une peine de 24 mois de prison avec sursis pour avoir appelé au meurtre de Alpha Barry (ancien ministre des affaires étrangères) et de Newton Barry (ancien président de la CENI), tous deux peuls et journalistes. Le tribunal prononce sa décision le 25 juillet 2023.
SD/ac/APA