Six autres acteurs de la société civile sont gardés à vue après avoir diffusé des messages appelant à incendier le palais du monarque des mossi.
Membre actif de mouvements pro-Traore (capitaine Ibrahim Traoré, président de la transition), Mahamadi Sinon a été interpellé et gardé à vue pour ses récents audios qui allèguent que la gendarmerie nationale ne s’investit pas « à cent pour cent » dans la lutte contre le terrorisme, a rapporté le procureur du Faso, Harouna Yoda.
Il a expliqué que M. Sinon est poursuivi pour des faits de diffamation et de mise en danger de la vie d’autrui, alors qu’il purge depuis février 2023, une peine de 24 mois de prison avec sursis pour avoir appelé au meurtre de Alpha Barry (ancien ministre des affaires étrangères) et de Newton Barry (ancien président de la CENI), tous deux peuls et journalistes.
Six autres personnes dont des acteurs d’organisations de la société civile ont fait l’objet d’interpellation et sont gardées à vue, a informé le procureur Yoda.
Elles ne sont pas poursuivies pour l’opinion, a rassuré le procureur du Faso mais pour des « faits graves et attentatoires à la loi pénale ».
Le procureur du Faso a indiqué que les personnes incarcérées sont présumées « auteurs, coauteurs et complices » des messages audios publiés, début mai, sur les réseaux sociaux appelant à des rassemblements à l’effet de brûler le palais du Mogho Naaba et/où d’empêcher que cet acte soit posé.
Harouna Yoda a affirmé que les différents messages audios émaneraient d’une même source. « Leurs auteurs auraient été approchés pour l’enregistrement et la diffusion de ces audio, le tout contre rémunération », a-t-il ajouté.
Pour lui, la conséquence logique de ces audios aurait été l’affrontement entre les partisans et les adversaires de la destruction du palais du Mogho Naaba, « avec des conséquences lourdes ; toute chose qui semble être l’un des objectifs de leurs auteurs et commanditaires ».
Début mai, une vague d’arrestations de leaders de la société civile, proches de l’ancien président Paul-Henri Damiba, avait suscité des inquiétudes auprès de plusieurs organisations de défense des droits de l’homme.
Le Collectif des journalistes, activistes et leaders d’opinion victimes de menaces au Burkina s’est dit « très préoccupé » par les récentes arrestations qu’il avait aussi qualifiées de stratégie de « musèlement » des « voies discordantes » et appelé à leur libération.
DS/ac/APA