La décision fait suite à l’incendie meurtrier, à Sèmè Kraké, d’un entrepôt de stockage de ce produit inflammable.
Les autorités béninoises vont mettre de l’ordre dans le secteur de vente de carburant de contrebande. La décision a été prise lors du conseil des ministres tenu mardi à Cotonou. Le porte-parole du gouvernement Wilfried Léandre houngbédji a indiqué que les autorités avaient initié un programme d’acquisition de mini-stations d’essence au profit des acteurs qui opèrent dans le secteur.
Il a précisé qu’après le violent incendie qui a fait 36 morts le 23 septembre 2023 dans un entrepôt de carburant de contrebande, le Président Patrice Talon a demandé d’accélérer la procédure de déploiement de ces équipements.
M. Houngbédji, qui est aussi le secrétaire général adjoint du gouvernement, a annoncé que le Bénin a déjà acquis deux mille (2000) mini-stations sur les cinq mille (5000) attendues. Wilfried Léandre Houngbédji a indiqué que le lot qui est déjà disponible va bénéficier aux communes de Cotonou, Porto-Novo, Abomey-Calavi et Sèmè-Kpodji ainsi qu’aux localités du Bénin où il n’y a aucune station-service.
Le secrétaire général adjoint du gouvernement béninois a aussi ajouté que les autorités multiplient actuellement les rencontres avec les principaux acteurs opérant dans la vente de carburant aux abords des voies, qu’il est temps de formaliser l’activité. « Les conditions de conservation et de distribution des pétroliers doivent être de nature à assurer la sécurité aux acteurs mais davantage, à l’ensemble de la population », a expliqué M. Houngbédji.
Des analyses ADN pour identifier les corps calcinés
Le dernier bilan de l’incendie fait état de 36 morts qui sont de nationalités béninoise et nigériane. Le drame a aussi fait 23 blessés dont 12 sont dans un état critique.
Le violent incendie de samedi dernier a ravagé un grand entrepôt de stockage de carburant de contrebande provenant du Nigéria. Le drame a eu lieu à Sèmè-Kraké à 40 km de Cotonou dans le sud-est du Bénin à la frontière avec le Nigéria. Selon le gouvernement, le feu est parti d’une « manipulation imprudente et dangereuse de l’essence de contrebande ».
Le carburant de contrebande encore appelé « Kpayo » (mauvaise qualité) vient du Nigéria voisin et est vendu dans des bouteilles transparentes au bord des voies, un peu partout au Bénin. Le début de ce trafic est situé dans les années 80.
Le gouvernement a dénombré environ 55 mille points de vente sur toute l’étendue du territoire béninois et des dizaines de milliers de Béninois évoluent dans le secteur. Bien qu’interdite, l’activité est tolérée par le gouvernement.
RK/ac/APA