Les énergies renouvelables peuvent fournir de l’électricité aux 600 millions d’Africains qui en sont actuellement privés, créer des emplois et stimuler l’industrialisation, selon plusieurs experts.
En 2015, les États membres des Nations unies ont établi dix-sept Objectifs de développement durable (ODD) qui doivent être atteints à l’horizon 2030. Pour réaliser ces ODD, l’Afrique doit investir davantage dans le développement des énergies renouvelables, avec le soutien du secteur privé et des institutions financières internationales, en raison de leurs opportunités, ont souligné des experts d’une dizaine de pays africains réunis à Abidjan (Côte d’Ivoire) les 23 et 24 août 2023 pour un atelier organisé par la Banque africaine de développement (Bad) sur le thème : « Modélisation Financière pour le Secteur Extractif (FIMES) ».
Cités dans un communiqué reçu ce samedi à APA, ces experts ont également estimé que le continent devrait aussi contrôler, exploiter et transformer sur place ses énormes ressources minérales afin de générer les ressources financières nécessaires à son développement, ont soutenu ces experts d’une dizaine de pays africains.
« Les énergies renouvelables nous donnent des opportunités pour réaliser les Objectifs de développement durable. Nous avons aussi besoin d’être des acteurs majeurs dans le domaine de l’énergie », a déclaré Jean-David Cooper, directeur des politiques et de la recherche au ministère des Mines et des Ressources minérales de Sierra Leone.
Selon les participants à l’atelier, l’Afrique a réalisé des progrès considérables en matière de transition énergétique malgré les défis. En pointant l’ampleur des objectifs qui restent à atteindre, Silas Olang, Conseiller en transition énergétique pour l’Afrique à l’Institut de gouvernance des ressources naturelles à Accra, au Ghana, a déploré qu’on ne compte aucun pays africain parmi les 30 premiers au monde en matière de transition énergétique. Toutefois, des pays comme le Nigeria, le Ghana, l’Éthiopie, le Kenya ou l’Afrique du Sud mettent en œuvre des politiques hardies de développement des renouvelables.
Les énergies renouvelables peuvent fournir de l’électricité aux 600 millions d’Africains qui en sont actuellement privés, créer des emplois et stimuler l’industrialisation. « Chaque dollar investi dans les énergies renouvelables, va rapporter 0,93 dollar supplémentaire » et le déploiement des énergies renouvelables va entraîner progressivement des coûts moins élevés, à la différence des énergies fossiles, a indiqué M. Cooper.
Parmi les atouts dont dispose l’Afrique en la matière figurent, outre le solaire, l’éolien, la biomasse, l’hydroélectricité, et des minéraux comme le lithium, le graphite ou le cobalt et qui peuvent être utilisés dans les technologies d’énergie renouvelable comme la production de panneaux solaires, de batteries pour véhicules électriques, entre autres.
Au cours des échanges, plusieurs ont insisté sur la nécessité pour le continent de mieux profiter de ses immenses ressources minières pour son développement durable.
Ainsi, Dogari Bassirou, Directeur général de l’économie au ministère de l’Économie et des Finances du Niger a souligné que l’uranium de son pays est exploité par la France, son pétrole par la Chine, engendrant des pertes financières énormes pour les gouvernements africains qui doivent le plus souvent, se contenter des déclarations d’industriels miniers étrangers sur la teneur des minerais.
Pour Boubacar Lounceny Camara, représentant la Guinée à l’atelier, « le prix de l’or brut est déterminé en fonction de l’or raffiné. Or, ce sont les entreprises qui nous donnent la quantité d’or raffiné. Cela entraîne d’énormes pertes. Les métaux sortis de nos pays contiennent d’autres ressources minérales ».
Toutefois, M. Camara a souligné que la Guinée a pu définir un prix de référence de la bauxite avec l’appui de ses partenaires internationaux et est prête à partager son expérience avec d’autres pays africains.
TE/ac/APA