L’objectif de la Banque africaine de développement (Bad) et de ses partenaires consiste à « identifier les meilleures méthodes pour mobiliser efficacement le capital humain et financier de la diaspora » du continent noir.
On estime à 160 millions le nombre d’Africains de la diaspora. En 2021, ils ont envoyé sur le continent environ 96 milliards de dollars. Un montant qui dépasse largement les 35 milliards de dollars d’aide publique au développement versés à l’Afrique la même année.
Pour mieux catalyser les investissements de cette communauté, la Banque africaine de développement (Bad), la Commission de l’Union Africaine et l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) ont signé le 3 décembre 2023, à Addis-Abeba, en Éthiopie, un protocole d’accord.
Celui-ci porte sur un financement de 3,9 millions de dollars sous forme de dons pour renforcer l’investissement, le capital humain et l’engagement philanthropique de la diaspora dans huit pays africains. Il s’agit de la Gambie, du Liberia, de Madagascar, du Mali, de la Somalie, du Soudan du Sud, du Togo et du Zimbabwe.
« Cet accord tripartite de financement et de mise en œuvre soutiendra le projet Rationaliser l’engagement de la diaspora pour catalyser les investissements privés et l’esprit d’entreprise afin de renforcer la résilience », a indiqué un communiqué reçu à APA. Concrètement, a précisé le document, « il aidera les pays bénéficiaires soit pour soutenir le développement socioéconomique en relançant le secteur privé national, soit pour se relever à la suite d’une crise politique ou humanitaire en tirant parti de l’expertise et des réseaux des groupes de la diaspora ».
Pour Abdul Kamara, Directeur Général adjoint pour la région Afrique de l’Est de la Bad, c’est « une étape importante dans l’exploitation de l’engagement de la diaspora (…) pour renforcer la résilience des populations dans les pays bénéficiaires, notamment les femmes, les jeunes, les habitants des zones rurales, mais aussi les groupes les plus vulnérables comme les personnes déplacées de force et les communautés d’accueil ».
L’idée est de stimuler les opportunités d’affaires et le soutien technique à la résilience socioéconomique à travers le continent en promouvant des outils de financement innovants et des initiatives de transfert de compétences. De son côté, Betty Mupenda Wangozi, Directrice par intérim de la Direction des citoyens et de la diaspora de la Commission de l’UA, a souligné que l’accord fera considérablement progresser l’Agenda 2063 de l’organisation panafricaine dans les pays bénéficiaires.
Mariama Cissé Mohamed, Directrice du Bureau de liaison spécial de l’Organisation Internationale pour les Migrations à Addis-Abeba, a déclaré que « cet accord constitue un tremplin pour des interventions plus globales envisagées à travers le continent africain sur la base d’initiatives existantes et évolutives ainsi que l’engagement de la diaspora pour le développement du secteur privé ».
Le projet, approuvé depuis le 4 juillet 2023 par la Banque africaine de développement avec un financement provenant de sa Facilité d’appui à la transition, devrait compter 10.000 bénéficiaires directs et 40.000 bénéficiaires indirects dans les communautés touchées par des conflits, les changements climatiques et d’autres catastrophes humanitaires et environnementales. L’Organisation Internationale pour les Migrations le mettra en œuvre sur trois ans avec la supervision stratégique, les orientations et les conseils de la Commission de l’Union africaine.
ID/ac/APA