Son leader, Dr Oumar Mariko s’est fait remarquer dans des déclarations hostiles à l’intention de la transition.
Le Parti Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Indépendance (SADI) au Mali fait face à une menace de dissolution suite à une assignation en justice. Son audience est fixée au 8 janvier prochain au tribunal de Grande Instance de la Commune I de Bamako.
Les raisons de cette décision n’ont pas été évoquées. Toutefois, elle intervient après plusieurs déclarations hostiles à l’actuelle transition, tenues par le président de ce parti, Dr Oumar Mariko, en exil depuis près d’un an.
Il avait disparu depuis janvier 2023 après avoir réclamé l’ouverture d’une enquête sur les événements de Mourrah, une localité du centre du pays où un massacre de civils aurait eu lieu en mars 2022, selon plusieurs organisations de défense de droits de l’homme. Il s’agit singulièrement de Human Rights Watch et de l’ONU qui accusent « des militaires maliens et des paramilitaires de Wagner » d’en être responsables. Une accusation balayée d’un revers de la main par les autorités de la transition qui ont dénoncé des enquêtes « biaisées (…) reposant sur un récit fictif et ne répondant pas aux normes internationales établies ».
Par la suite, Dr Oumar Mariko s’était également prononcé contre l’entrée de l’armée malienne à Kidal, estimant cela comme une violation de l’Accord de paix signé en 2015.
Tout porte à croire que c’est pour toutes ses raisons que la décision d’assigner son parti « en justice aux fins de sa dissolution » a été prise. D’ores et déjà, son parti (SADI) a dénoncé « les intimidations et les menaces du pouvoir, et a assuré de prendre l’opinion nationale à témoin ». Cette procédure rappelle la dissolution du Parti social-démocrate africain (PSDA) en juin dernier après que le président de cette formation politique, Ismaël Sacko, également en exil, ait tenu des propos fustigeant la gestion de la transition. Le 20 décembre dernier, le gouvernement du Mali a pris la décision de dissoudre l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance dont le président Oumar Sangho s’était également distingué affirmant que le référendum du 18 juin dernier ne s’était pas tenu dans la région de Kidal et demandant aux autorités de se conformer au calendrier initial prévoyant la présidentielle en février-mars 2024. Un scrutin reporté à une date ultérieure depuis septembre dernier.
Le parti SADI, Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Indépendance, a été créé le 25 février 1996 au Mali. Il a été fondé par Oumar Mariko, un militant politique malien. SADI s’est engagée en faveur de la démocratie, de la justice sociale et de l’indépendance économique pour le Mali. Le parti a joué un rôle actif dans la scène politique malienne, exprimant souvent des opinions critiques sur les politiques nationales et internationales. Oumar Mariko, en tant que leader du SADI, a également été candidat à plusieurs élections présidentielles au Mali.
MD/ac/APA