Les quotidiens sénégalais parvenus jeudi à APA titrent principalement sur l’état chancelant de la liberté de la presse au Sénégal illustré par la chute du pays, autrefois modèle en la matière en Afrique, dans le classement mondial de l’organisation Reporters Sans Frontières (RSF).
EnQuête fait remarquer que la presse vit « une liberté à rude épreuve » au Sénégal. C’est pourquoi d’ailleurs elle « ne parle plus le même langage » avec le régime et réclame de ce fait « des assises » du secteur. « Modèle régional jusqu’à il y a peu, le Sénégal (104e) perd 31 places », note dans son dernier classement Reporters Sans Frontières (RSF), une organisation internationale qui assure la promotion et la défense de la liberté d’informer et d’être informé partout dans le monde.
Toutefois, « le Sénégal respecte la liberté de presse par principe et non par souci d’un quelconque classement », a réagi dans le journal le porte-parole du gouvernement, Abdou Karim Fofana. L’ancien directeur de la Radiodiffusion télévision sénégalaise (RTS), Mactar Silla, y invite de son côté l’Etat à aller « dans un esprit de dégel avec toutes ces procédures (judiciaires) en cours » visant des journalistes qui doivent cependant avoir « beaucoup plus de responsabilité » dans leur métier, réplique le colonel Wardini, ancien patron de la Direction de l’information et des relations publiques de l’armée sénégalaise (Dirpa).
Sud Quotidien soutient que « le Sénégal dégringole » dans le classement mondial de la liberté de la presse, passant de la 73e à la 104e place en 2023. Ce « rang du Sénégal dans la 21e édition du classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF justifie ce recul important (motivé), entre autres, par les affaires Pape Alé Niang et Pape Ndiaye », des journalistes poursuivis pour diffusion de fausses nouvelles avant d’être placés sous mandat de dépôt.
Dans ce contexte, Le Soleil indique que Macky Sall se dirige « vers un nouveau pacte avec le secteur privé » pour favoriser la « stabilité sociale » et l’« émergence économique ». Son ministre de l’Economie et de la Coopération, Oulimata Sarr, a évoqué d’ailleurs lors d’une rencontre les « opportunités d’investissement à saisir » par les partenariats public-privé à travers une cinquantaine de projets.
« Les valeurs démocratiques du Sénégal, sa position géographique et son taux de croissance en font un pays intéressant pour l’investissement. Aussi se dessinent, à travers un portefeuille de 53 projets, les contours d’un partenariat public-privé (PPP) réussi. D’un coût de 2500 milliards de francs CFA, ces projets, adossés à une loi sur ces mêmes PPP, motivent la tenue prochaine du Forum +Invest in Senegal+ », explique le quotidien national.
Le Quotidien se fait l’écho de « la peulémique » qui s’installe alors que le recensement général de la population sénégalaise vient à peine de démarrer. « Dans les trois départements du Fouta (nord) comme au niveau de ses ressortissants dans les autres régions du Sénégal, des voix commencent à s’élever contre l’ethnonyme qui leur est attribué pour le prochain Recensement général de la population et de l’habitat », rapporte le journal.
« En plus d’une correspondance envoyée au directeur général de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) par l’organisation Tabital Pulaar, des rassemblements sont programmés, des publications sur les réseaux sociaux fleurissent pour montrer leur désaccord sur certaines appellations dans les fiches d’enquête du cinquième Recensement général de la population et de l’habitat », indique le quotidien.
ODL/ac/APA