L’institution financière se donne dorénavant « six mois pour sensibiliser ses parties prenantes, internes et externes, à la nouvelle politique de dénonciation, approuvée par les Conseils d’administration, le 19 janvier 2023. »
La Banque africaine de développement (Bad) est en croisade contre la fraude et la corruption qui peuvent saper sa crédibilité. À cet effet, a expliqué un communiqué reçu ce mercredi à APA, la politique de dénonciation et de traitement des plaintes de la Bad en 2007, considérée à l’époque comme « progressiste » car exprimant « l’importance accordée aux contributions des lanceurs d’alerte aux processus de lutte contre la corruption et la tolérance zéro à l’égard de toute mesure de représailles à leur encontre », a été renforcée.
Désormais, « les membres des Conseils d’administration et les représentants élus de la banque tombent sous le champ disciplinaire de la politique lorsqu’il s’avère qu’ils ont menacé ou participé à des représailles à l’encontre d’une partie, interne ou externe, qui aurait signalé des cas de fraude et de corruption dans les opérations de la banque, ou participé à des audits, des enquêtes et des processus disciplinaires », a indiqué le document.
En outre, à l’endroit des lanceurs d’alertes extérieurs, « la nouvelle politique garantit que le Groupe de la Banque continuera de protéger les personnes physiques ou morales qui divulguent de bonne foi des cas de fraude ou de corruption, qui refusent d’enfreindre la loi en faisant des révélations publiques, qui contestent l’illégalité nationale ou internationale, ainsi que l’abus de pouvoir, la mauvaise gestion, le gaspillage flagrant ou les menaces sérieuses pour la santé ou la sécurité ou qui sont identifiées à tort comme des lanceurs d’alerte ».
Le nouveau texte assure également une procédure régulière en offrant « une aide temporaire aux personnes victimes de représailles en attendant la résolution définitive de leur plainte », en protégeant « les droits des personnes qui demandent à bénéficier de la protection des lanceurs d’alerte contre les représailles, afin qu’elles puissent exercer un recours contre les décisions prises par la banque », en préservant « l’anonymat des lanceurs d’alerte avec le maintien de la confidentialité de ses procédures » et en affirmant « le droit des lanceurs d’alerte à être informés de l’état d’avancement de leurs requêtes. »
Pour que nul n’en ignore, la Banque africaine de développement effectuera une sensibilisation sur sa politique de dénonciation. S’exprimant hier mardi, lors du lancement de ces activités à Abidjan (Côte d’Ivoire), la Directrice du Bureau de l’intégrité et de la lutte contre la corruption du Groupe de la Banque, Paula Santos-Da Costa, a déclaré que « la campagne sera étalée sur une période de six mois au siège de la banque, dans ses bureaux régionaux et nationaux et dans ses pays membres régionaux. »
La campagne, a-t-elle ajouté, consisterait notamment à l’installation de bureaux d’information, à la diffusion de supports d’information, de formation et de communication, à la mise à disposition de fiches d’information et de foire aux questions avec l’association des communautés bénéficiaires des projets financés par la Bad, les organisations de la société civile, les organismes professionnels concernés, les entrepreneurs et les fonctionnaires impliqués dans la mise en œuvre des projets.
Enfin, « les Conseils d’administration du Groupe de la Banque se sont engagés à réexaminer la nouvelle politique en 2028, après cinq ans de mise en œuvre, en tenant compte des rapports d’évaluation et du retour d’information des parties prenantes. »
ID/ac/APA