Les innovations technologiques dans le domaine de l’agriculture peinent à être vulgarisées du fait d’un certain nombre de facteurs tels que la collecte et le traitement simplifié des données.
Du 25 au 29 septembre 2023, la capitale sénégalaise, Dakar, a abrité un atelier de formation sur le suivi, l’évaluation et l’apprentissage (SEA) et la communication du personnel chargé de la conduite des Parcs de Technologies Agricoles (PTA). Ces derniers ont été mis en place par le Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et le développement agricoles (Coraf) dans les huit pays d’intervention du Programme de Résilience du Système Alimentaire (PRSA ou FSRP acronyme en anglais).
L’objectif principal de cette rencontre était de fournir aux responsables du suivi et de l’évaluation, aux gestionnaires de parcs et aux coordinateurs de programmes des connaissances suffisantes sur les outils de communication, de suivi, d’évaluation et d’apprentissage (SEA) pour suivre les progrès vers les résultats escomptés du PRSA et mieux communiquer et informer les parties prenantes.
« Nous avons constaté qu’il y a beaucoup de manquement sur la collecte des données alors que celles-ci nous permettent de prendre des décisions claires et stratégiques. C’est pourquoi nous avons regrouper les gestionnaires de nos parcs et tout le dispositif pour les former à cet exercice. Nous avons utilisé l’outil KoboCollect que le Coraf a logé dans son serveur pour permettre à tous ces pays de pouvoir collecter les données, les garder pour ensuite les utiliser pour des interprétations futures », a expliqué la spécialiste en Suivi et Evaluation (S&E) au Coraf, Dr Fatou Dieng Guèye.
Selon Mme Guèye, ces données seront des inputs pour la communication. « A partir des indicateurs clairs définis sur les technologies, les variétés… les bénéficiaires de la formation vont élaborer des présentations simples pour permettre aux communicants de transformer ces données en informations et de les vulgariser », a-t-elle indiqué.
En Afrique, les résultats de la recherche dans le domaine de l’agriculture n’atteignent en effet que peu ou pas du tout les acteurs finaux que sont les paysans.
« Nos chercheurs ont tendance à se focaliser uniquement sur ce qu’ils font, leurs résultats et les publications d’articles scientifiques. Or, la communication est importante parce que c’est ce qui permet aux décideurs politiques et aux cibles finales de savoir qu’il y a de nouvelles technologies qui sont mises en œuvre et les résultats de leur usage pour les agriculteurs », a déploré Dr Caroline Makamto Sobgui.
Grâce à cette formation, la spécialiste senior en transfert des technologies au Coraf espère que ce problème sera résolu « pour permettre à tous ces différents acteurs qui ne sont pas des agents de mise en œuvre du PRSA de savoir exactement ce qui se fait et qu’est-ce que cela peut changer pour eux. »
Cette activité a réuni une trentaine de personnes venues du Burkina Faso, du Mali, du Niger, du Togo, du Ghana, du Tchad, de la Sierra Leone et du Sénégal autour de sessions théoriques et pratiques participatives. Des présentations plénières, des échanges interactifs entre les participants et des travaux de groupes ont également rythmé cette conclave de cinq jours.
ARD/te/APA