En 2023, Dakar a effectué mensuellement au moins une levée de fonds par adjudication à Umoa-Titres, le marché des titres publics exclusivement dédié au financement des États membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa).
Le Sénégal, à l’instar de tous les autres pays de l’Uemoa, a fait recours au marché des titres publics pour financer son déficit budgétaire en émettant des Bons Assimilables du Trésor (BAT) et des Obligations Assimilables du Trésor (OAT). Les BAT sont des titres de créances à court terme et les OAT sont des titres de créances à moyen et long terme. Ces deux outils sont soumis aux investisseurs par voie d’adjudication, une technique permettant leur acquisition par un système d’enchères.
Au total, Dakar a émis seize BAT et vingt-et-trois OAT qui lui ont rapporté un montant global de 1204,155 milliards de FCFA en 2023.
De façon plus détaillé, le Trésor sénégalais a levé 171,87 milliards en quatre émissions pour des maturités de 91 jours, 364 jours et 3 ans durant le premier trimestre. Le Taux moyen pondéré, qui représente le taux d’intérêt global payé sur l’ensemble de la dette pour le montant levé, est ressorti respectivement à 3,46 % ; 3,66 % et 6,19 %.
Pour le trimestre suivant, la deuxième économie de l’Uemoa derrière la Côte d’Ivoire a mobilisé 503,52 milliards de FCA, soit 331,65 milliards de plus que le trimestre précédent. Les sept opérations répartis sur des maturités de 91 jours, 182 jours, 364 jours, 3 ans et 5 ans ont enregistré des taux moyens pondérés compris entre 5,43 % et 7,28 %.
Les émissions du Sénégal durant le troisième trimestre ont été marquées par le recours aux OAT uniquement. Ces opérations ont permis de récolter 387,73 milliards de CFA auprès des créanciers sur des maturités de 3 ans et 5 ans. Le Taux moyen pondéré du montant levé sur cette période est de 7,45 % pour la première maturité et 7,25 % pour la seconde.
Contrairement au 3e trimestre, le dernier trimestre n’a enregistré que des émissions de Bons Assimilables du Trésor. Les quatre opérations (une en octobre, deux en novembre et une dernière effectué le 7 décembre) ont permis au trésor sénégalais d’encaisser 141,035 milliards de FCFA sur le marché des titres publics. Le taux moins pondéré de ces quatre sorties s’est établi à 5,4903 %.
La consultation des rapports publiés par Umoa-Titres a permis à APA de constater que le taux moins pondéré a augmenté au fil de l’an passant de 3,40 % au 6 janvier 2023 pour atteindre un pic de 7,76 % le 8 septembre. La moyenne annuelle du taux moyen pondéré s’est quant à elle établie à 5,988 %.
Partant de ce constat, APA peut dire que le Sénégal a emprunté à un taux relativement élevé sur le marché des titres publics. Cela pourrait s’expliquer par le fait que la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest a continuellement augmenté ses taux directeurs pour lutter contre l’inflation dans la zone. De 2,50 % en décembre 2022, ils sont à 3,5 % en décembre 2023, soit une augmentation de 1 point de pourcentage en un an.
Malgré cette situation, APA peut estimer que les sorties du Sénégal sur Umoa-Titres en 2023 ont été couronnées de succès puisque sur les 1129 milliards qu’il cherchait auprès des créanciers, Dakar en a finalement mobilisé 1204,155, soit 75,155 milliards de plus que l’objectif global.
ARD/ac/APA