Cette demande intervient après l’adoption de la loi portant amnistie générale pour des infractions commises lors des manifestations du 20 octobre 2022.
L’adoption de la loi d’amnistie pour tous les auteurs des infractions, civils et militaires, commises lors des évènements du 20 octobre 2022 continue par susciter des réactions. Après la classe politique et la société civile, la Commission nationale des Droits de l’Homme (CNDH) est sortie, elle aussi, de son silence.
Dans un communiqué publié mercredi 6 décembre, la CNDH salue l’adoption de cette loi. Mais elle soulève également la question de la réparation des victimes. Pour la CNDH, l’absence d’une réparation constitue « une impunité et une entrave à la Justice ». « Les victimes sont abandonnées à leur triste sort. Mutilées à vie, orphelins, des disparus, des familles disloquées, etc. », écrit la CNDH.
Pour soulager ces victimes, la CNDH encourage le gouvernement à mettre en place un mécanisme pour réparer les préjudices subis ou organiser une justice transitionnelle. « Cela participera à la réconciliation nationale tant souhaitée par les Tchadiens dans leur ensemble », affirme la CNDH qui se dit disposée à accompagner le gouvernement dans ce sens.
Pour rappel, le 20 octobre 2022, une manifestation contre la prolongation de la transition a été réprimée dans le sang. Selon diverses sources, entre 75 et 300 personnes ont trouvé la mort ce jour. Près de 500 autres ont été jugées et condamnées puis graciées.
Le 23 novembre, à la suite de l’Accord de Kinshasa signé entre le gouvernement tchadien et le parti Les Transformateurs, une loi d’amnistie a été adoptée, effaçant ainsi toutes poursuites et condamnations.
CA/ac/APA