La Mission de transition de l’Union africaine en Somalie (ATMIS, sigle anglais) s’est transformée en une opération aux multiples facettes qui ne se limite pas nécessairement à son rôle de maintien de la paix.
Un simple coup d’œil à sa page sur les médias sociaux montre à quel point l’ATMIS est impliquée dans d’autres sphères de la vie somalienne qui ont moins à voir avec l’élimination de la menace sécuritaire posée par Al-Shabaab qu’avec l’amélioration de la qualité de vie de la population.
L’ATMIS succède à la mission hybride de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), dont le mandat était d’aider à vaincre les insurgés et à rétablir la paix et la sécurité dans ce pays de la Corne de l’Afrique secoué par des décennies de conflit depuis le renversement de son homme fort, Siad Barré, au début des années 1990.
Composée de troupes des pays d’Afrique de l’Est (Burundi, Djibouti, Éthiopie, Kenya et Ouganda), l’ATMIS a succédé à l’AMISOM avec pour mandat de se retirer progressivement de la Somalie d’ici à la fin de 2024.
Le personnel des forces armées nationales somaliennes est en train d’être formé pour combler le vide. Entre-temps, outre la paix et la sécurité, ATMIS a cherché à avoir un impact positif sur tous les aspects de la vie en Somalie.
Les hélicoptères d’ATMIS ont acheminé avec succès du matériel d’examen essentiel dans plus de 21 localités, quelques jours avant les examens nationaux de fin d’études secondaires qui ont débuté le samedi 22 juin.
Cette opération opportune garantit que tous les enfants, même dans les zones difficiles d’accès, peuvent participer pleinement aux prochains examens nationaux, selon un communiqué reçu dimanche à APA.
À la demande du ministère de l’Éducation, les hélicoptères utilitaires d’ATMIS Ouganda et Burundi ont transporté le matériel d’examen de Mogadiscio vers quatre États membres fédéraux (Galmudug, Hirshabelle, Sud-Ouest et Jubaland) ainsi que vers la région de Banadir.
Avec peu de routes praticables, ces lieux d’examen ne sont pas facilement accessibles en raison de l’état des routes qui ne sont pas carrossables sur de longues distances.
Le chef d’ATMIS, l’ambassadeur Mohamed El-Amine Souef, a souligné le rôle polyvalent de la mission.
« Bien que notre mandat principal soit le maintien de la sécurité, nous reconnaissons que la paix et la stabilité véritables se construisent sur la base de l’éducation et du développement humain », a-t-il déclaré, ajoutant : « Ce soutien garantit qu’environ 37 200 étudiants à travers la Somalie ont un accès égal à l’éducation, quel que soit leur lieu de résidence, et qu’ils seront préparés à relever les défis et à saisir les opportunités à venir ».
L’ATMIS a également participé à la campagne contre la violence sexiste.
Récemment, les officiers de police chargés des questions de genre se sont rendus au centre de santé Waadi El-Jaale à Beletweyne pour sensibiliser les femmes locales à la violence fondée sur le genre et à son impact sur la société, et se sont engagés à poursuivre la campagne dans les communautés où de tels incidents sont encore fréquents.
La présence d’ATMIS en Somalie contribue également à façonner les communautés et leur vie en leur donnant un meilleur accès à l’eau, en réparant des ponts et en améliorant les soins de santé, les écoles et les marchés.
Le personnel d’ATMIS a également participé à des actions humanitaires en faveur des personnes déplacées par les activités du Shabaab.
C’est ainsi que le major Mohamed Ahmed Youssouf a rencontré le chef traditionnel de Baadicade, Wabar Mohamed Wabar Ahmed, pour discuter de la situation humanitaire dans la ville de Bulabarde.
Le rôle d’ATMIS dans la formation des agents somaliens chargés de l’application de la loi, afin de les préparer à l’éventuel retrait de la mission de Somalie, est également bien documenté.
Le retrait progressif des troupes est arrivé à son terme et, jeudi dernier, ATMIS a transféré le contrôle de la base opérationnelle avancée (BOA) de Jowhar Town à la force nationale somalienne.
Il s’agit de la deuxième base de ce type à être transférée dans le cadre de la troisième phase du retrait des troupes.
WN/as/fss/te/APA