Les quotidiens sénégalais parvenus lundi à APA titrent principalement sur le procès en appel pour diffamation contre Ousmane Sonko, le farouche opposant de Macky Sall qui adopte une posture de désobéissance contre la justice sénégalaise et qui pourrait perdre ses droits civiques en cas de durcissement de la condamnation de la première instance.
Le Quotidien fait remarquer que l’opposant Ousmane « Sonko boycotte l’appel » dans l’affaire de diffamation qui l’oppose au ministre Mame Mbaye Niang alors qu’il a été condamné en première instance à deux mois de prison avec sursis et à payer une amende de 200 millions de francs CFA, une peine qui ne compromet pas sa participation à l’élection présidentielle de février 2024. « Je ne répondrai plus à cette justice », a dit le maire de Ziguinchor (sud) dans une déclaration diffusée sur les réseaux sociaux, acceptant de faire face à « toutes les conséquences ».
Pour Walf Quotidien, l’opposant arrivé troisième à la dernière présidentielle avec plus de 15% des suffrages reste dans sa logique de « désobéissance civique » vis-à-vis de la justice et « prône l’équilibre de la terreur ». Selon le journal, le leader politique « affirme que les hommes du pouvoir et leurs familles ne seront pas en sécurité dans ce pays tant qu’ils continueront à le persécuter ».
Sud Quotidien note que le Sénégal s’achemine « vers un 8 mai décisif » en raison du procès en appel entre Ousmane Sonko et Mame Mbaye Niang qui « pourrait connaître un autre dénouement au niveau de la Cour d’appel de Dakar ». Le journal souligne que « l’inéligibilité du leader de Pastef est dans la mire du Parquet selon moult observateurs et ses partisans ». En revanche, Ousmane Sonko demeure « en conformité avec sa campagne de désobéissance civile ».
L’Observateur indique que Sonko commet une « désobéissance à l’Appel » même si le maire de Ziguinchor précise n’avoir « jamais volé, jamais violé et jamais diffamé », en allusion aux dossiers de diffamation et de viols et menaces de morts, des chefs d’accusation portés contre lui par le ministre Mame Mbaye Niang et l’ancienne masseuse du salon Sweet Beauté, Adji Sarr.
Le journal a recueilli en même temps les « témoignages de Sénégalais victimes d’attaques terroristes » au Burkina Faso, un pays du Sahel qui lutte depuis 2015 contre la présence de groupes jihadistes dans une grande partie de son territoire. Le quotidien sénégalais a interrogé principalement Ibrahima Diagne, 38 ans, un routier qui « marchait sur des cadavres » avec ses compatriotes, « un moment de pure terreur ».
L’Observateur explique qu’« il fait partie du convoi de sept camions à avoir fait l’objet d’une attaque sur la route entre la frontière nigérienne et burkinabè. Depuis 17 ans qu’Ibrahima Diagne, 38 ans, fait le métier de routier, c’est la première fois qu’il voit les supposés terroristes s’en prendre à des Sénégalais. Un fait qui change la donne sécuritaire pour ce natif de Thiénaba Seck dans la région de Thiès (70 km de Dakar) dont la vie au cours de cette attaque n’a tenu qu’à un fil ».
Dans ce contexte, EnQuête met en exergue l’opération séduction du Premier ministre et titre « Amadou Ba drague les jeunes » à travers le programme « Xëyu Ndaw Gni » qui vise à insérer les jeunes dans le secteur socio-professionnel. « Le président (de la République, Macky Sall) n’en a pas encore fini avec vous », a promis le chef de gouvernement à des jeunes rassemblés aux Parcelles Assainies, une commune de la populeuse banlieue dakaroise.
Le Soleil estime que « 66.243 emplois ont été créés » grâce à ce programme, soit « 102% de réussite ». « 141.700 demandeurs ont bénéficié de l’accompagnement de la Délégation générale à l’entreprenariat rapide des jeunes et des femmes (Der/FJ) », note le quotidien national, sans omettre de préciser la formulation de « recommandations suivant les contraintes et insuffisances d’un programme ».
ODL/ac/APA