Les quotidiens sénégalais parvenus mercredi à APA titrent principalement sur « le dernier » discours de Macky Sall, en tant que Président, à la tribune des Nations Unies à cinq mois de l’élection présidentielle à laquelle l’opposant Ousmane Sonko fait des pieds et mains pour valider sa candidature alors que le candidat du pouvoir, Amadou Ba, espère gagner au premier tour ce scrutin.
Le Quotidien se fait l’écho de « la dernière tribune » de Macky Sall à la 78ème session de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (Onu) à New York, aux Etats Unis, alors que le président sénégalais a décidé de ne pas briguer un troisième mandat à l’élection présidentielle de 2024.
« Je suis confiant que mon successeur sera fidèle aux relations qui unissent notre pays et tous les membres des Nations unies », a déclaré l’ancien président en exercice de l’Union africaine (UA) estimant que « le Sénégal réitère sa condamnation de toute forme de changement anticonstitutionnel » comme c’est le cas dernièrement au Burkina Faso, au Gabon, en Guinée, au Mali et au Niger.
Le Soleil a perçu « des adieux émouvants » dans le « dernier discours » de Macky Sall en tant que chef d’Etat à l’Onu. « Le Président appelle à une évolution vers une architecture financière internationale équitable, fait des propositions pour l’accès à l’eau en Afrique, et indexe les obstacles du manque d’argent et de solidarité pour l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) » des Nations unies, souligne le quotidien national.
Bés Bi s’intéresse au recours déposé par les avocats de l’opposant Ousmane Sonko devant la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao), le qualifiant d’« opération de sauvetage » à cinq mois de l’élection présidentielle. Le maire de Ziguinchor (sud), considéré comme le chef de l’opposition sénégalaise, est en prison depuis plus d’un mois pour des faits criminels présumés liés aux manifestations politiques violentes qui se sont passées dans le pays entre mars 2021 et juin 2023, occasionnant la mort d’au moins une quarantaine de personne.
Malgré les accusations de la justice, M. Sonko entretient toujours l’espoir de participer à la présidentielle de 2024 en tant que candidat. C’est pourquoi il « demande à la Cour +d’ordonner le sursis à sa radiation sur les listes électorales+ » et de « déroger aux délais ordinaires pour juger avant la date de dépôt des candidatures ».
Les conseils de l’opposant estiment dans leur requête que « tout retard dans la décision de la Cour pourrait porter un préjudice irréversible à Sonko ». Toutefois, le quotidien rappelle que « la Cour de justice de la Cédéao avait rendu son verdict sur Karim Wade après la Présidentielle de 2019 ».
Walf Quotidien évoque la « rivalité » entre Ousmane Sonko et Macky Sall qui a fini de déteindre sur une « société sénégalaise divisée ». « Entre le parti Pastef et la majorité présidentielle, c’est un point de non-retour. Les relations sont exécrables voire conflictuelles. Cela se répercute sur le tissu social avec une société sénégalaise aujourd’hui divisée entre pro Sonko et pro Macky », analyse le journal avant de citer le sociologue Abdou Khadre Sanokho qui indique à ce sujet que « nous sommes dans le fanatisme ».
L’Observateur note que le candidat de la coalition présidentielle, Benno Bokk Yakaar (BBY, unis pour un même espoir), le Premier ministre Amadou Ba, mène « la grande offensive » pour la présidentielle de 2024. Des « initiatives » sont notamment lancées « pour le retour de Alioune Sarr, Mary Teuw Niane, Aly Ngouille Ndiaye, Mame Boye Diao », entre autres anciens responsables du régime de Macky Sall qui ont décidé de poursuivre leur chemin politique à l’écart du camp présidentiel.
Toutefois, Macky Sall et certains alliés de la coalition au pouvoir croient à une « victoire de Benno au premier tour de la présidentielle de 2024 », note Sud Quotidien avant de préciser que c’est « un pronostic » qui vaut « mille gaps ». « Émis par le chef de l’Etat, Macky Sall, président de BBY, le pronostic d’une victoire au premier tour du candidat Amadou Ba semble une probabilité plus qu’incertaine. Et cela, pour bien des raisons liées à la légitimité historique et politique, à l’image du fonctionnaire +fortuné+ qui accompagne le Premier ministre, au contexte sociopolitique… », explique le journal.
ODL/te/APA