Les quotidiens sénégalais parvenus mercredi à APA titrent principalement sur les pressions qui s’accentuent sur le régime de Macky Sall après le vote des députés de sa majorité et leurs collègues du Parti démocratique sénégalais (PDS) pour le report de la présidentielle au 15 décembre 2024, prolongeant de manière controversée le mandat du président sortant pour neuf mois.
Walf Quotidien affirme que le président sortant Macky Sall est « seul contre tous » après le report de l’élection présidentielle du 25 février 2024 décidé par les députés de sa majorité au parlement et leurs collègues du Parti démocratique sénégalais (PDS), qui ont rué dans les brancards à la suite de l’invalidation de la candidature de Karim Wade, un opposant en exil et fils de l’ex-président Abdoulaye Wade (2000-2012), accusant dans la foulée deux membres du Conseil constitutionnel de corruption avant de réussir à mettre en place une commission d’enquête parlementaire contre ces derniers.
Le journal note que « la pression s’accentue » sur le chef de l’Etat avec la « poursuite des manifestations violentes » et l’arrestation de députés tels que Guy Marius Sagna et Abass Fall, sans compter la « bronca des médias internationaux contre Macky » Sall alors que le Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), qui s’est fendue hier d’un nouveau communiqué pour réclamer le respect du calendrier électoral, a été « roulée dans la farine ».
Libération précise que sont « trois députés de Pastef (qui ont été) interpellés » par la police alors qu’ils étaient hier dans la caravane de la coalition Diomaye Président de l’opposant incarcéré Bassirou Diomaye Faye, camarade du maire de Ziguinchor (sud) Ousmane Sonko dans cette formation de l’opposition dissoute fin juillet dernier par les autorités à la suite de l’arrestation de leur leader.
Le Quotidien note « l’heure des barricades » contre la loi sur le report de la présidentielle, soulignant que « les opposants multiplient les recours devant le Conseil constitutionnel ». Le journal affirme aussi que « la Gauche au pouvoir désapprouve » l’initiative de report du scrutin dont le premier tour devait se tenir le 25 février prochain tandis que « la Cédéao réclame le respect du calendrier électoral ».
L’Observateur déniche « les autres dégâts du report » de la présidentielle, qui porte « un coup fatal à l’économie » et provoque la « baisse de la productivité et l’augmentation des primes de risque pays ». Pendant ce temps, semble regretter le journal, « le monde s’effondre sur le Sénégal » avec une « grève générale » de certaines organisations syndicales même si d’autres portent des « réserves ».
Alors que sa plainte contre deux juges du Conseil constitutionnel a servi de prétexte pour les députés de la majorité et au chef de l’Etat pour reporter la présidentielle, le candidat invalidé « Karim (Wade) risque gros » après une « fausse déclaration sur l’honneur » puisqu’il affirmait ne détenir que la nationalité sénégalaise au moment du dépôt de sa candidature, souligne le journal, revenant sur « les menaces de poursuites qui pourraient (encore) hypothéquer son éligibilité ».
Sud Quotidien indique pour sa part que « la presse (se met) en ordre de bataille » pour « la défense de la liberté médiatique », pour la restitution de la licence de télévision du groupe de presse Walfadjri et contre la coupure de l’internet mobile. Après une rencontre hier, la Coordination des associations de presse (Cap) s’est accordée sur un plan d’actions qui inclut « une journée sans presse, un éditorial commun, une rencontre avec les organisations de la société civile, la saisine du président de la République, une veillée nocturne devant les locaux de Walfadjri ».
Comme apaisé par ce plan d’actions, Walf Quotidien estime que « le monstre est cerné » par la « mobilisation de la profession contre le retrait de la licence de Walf TV » décidé par le ministère de la Communication quelques heures avant l’adoption de la proposition de loi actant le report de l’élection présidentielle du 25 février 2024. L’Observateur note de son côté que « la Cap est sur le pied de guerre » et s’achemine « vers une journée sans presse » pour la restitution de la licence de Walfadjri.
ODL/ac/APA