Les quotidiens sénégalais parvenus jeudi à APA titrent principalement sur le procès en diffamation entre l’opposant Ousmane Sonko et le ministre Mame Mbaye Niang, une audience spéciale qui paralyse aujourd’hui l’économie dakaroise.
Vox Populi note que le Sénégal se dirige « encore (vers) une journée d’incertitudes » avec l’ouverture au tribunal de Dakar du procès de l’opposant Ousmane Sonko poursuivi par le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang, pour diffamation, à la suite de deux renvois. Cependant, le maire de Ziguinchor (sud) est délesté de deux de ses avocats, le Sénégalais Ousseynou Fall et le Français Juan Branco, avant l’ouverture de l’audience spéciale.
En effet, explique le journal, l’avocat sénégalais est « suspendu » par le Bâtonnier de l’Ordre des avocats après un incident le 16 mars dernier avec le juge Mohamed Diop, qui a déposé une « plainte ». Toutefois, le leader du parti Pastef « enrage » et soutient que « cette décision n’a pour objectif que d’affaiblir (sa) défense à moins de 24 heures du procès et atteste du parti-pris flagrant du Bâtonnier et de l’Ordre pour la partie civile ».
Concernant l’avocat français, le quotidien souligne qu’il a été « refoulé sur Paris à son arrivée hier nuit à l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) » de Diass, à près de 80 km de Dakar, sans plus de détails.
Sud Quotidien fait remarquer que la tension autour du procès Ousmane Sonko – Mame Mbaye Niang a obligé les autorités à mettre la capitale « Dakar sous haute surveillance ». « La dernière audience du 16 mars dernier avait occasionné des manifestations violentes dans la capitale et plusieurs localités de l’intérieur du pays, avec leurs lots de dégâts matériels, de blessés et d’arrestations de manifestants. Pour se prémunir de tout risque, plusieurs services, commerces et entreprises ont annoncé baisser les rideaux ou réaménager leurs horaires pour cette journée grosse de dangers. Et par arrêté, le gouverneur de région a interdit, de six heures du matin à minuit, +pour des raisons de sécurité, la circulation des motocyclettes et cyclomoteurs+. Quadrillée par les Forces de défense et de sécurité, la vie économique au ralenti, Dakar est sous haute surveillance », explique le journal.
Walf Quotidien fait le meme constat en indiquant que « Dakar est sous haute tension » alors que la coalition Yewwi Askan Wi (libérer le peuple), dont le leader de Pastef est l’un des principaux leaders, « maintient son mot d’ordre » d’appel à manifester partout à travers le pays, une situation qui met « l’économie au ralenti ».
Ce climat de « peur sur la ville » se manifeste par des « banques fermées, des ambassades en alerte, des écoles en vacances, des bus à l’arrêt, des motos +deux roues+ interdites », observe Le Témoin, soulignant que « la capitale retient son souffle en perspective de la tenue aujourd’hui du procès Mame Mbaye Niang / Ousmane Sonko ».
C’est « un face-à-face décisif » entre Ousmane Sonko et Mame Mbaye Niang, alerte EnQuête. Le journal précise que l’opposant arrivé troisième à la dernière présidentielle avec plus de 15% des suffrages « n’est pas obligé de déférer à la convocation du tribunal, ce matin » malgré « les conséquences d’être +jugé par défaut réputé contradictoire+ ».
L’Observateur note que le leader de Pastef joue « le scénario du pire », dissertant au passage sur « les risques d’un jugement par défaut réputé contradictoire » même si « le certificat médical (est) à l’appréciation du juge ».
ODL/ac/APA