Les quotidiens sénégalais parvenus mardi à APA titrent principalement sur la question du dialogue politique diversement appréciée par les acteurs de l’opposition, en particulier les leaders de la principale coalition Yewwi Askan Wi (libérer le peuple).
Walf Quotidien indique que la « suppression du parrainage » aux élections et la question de « l’amnistie » sont « les appâts de Macky Sall » contre des leaders politiques de l’opposition tels que Khalifa Sall et Karim Wade. « Certains parlent de chantage, d’autres de pression judiciaire. En tout cas, Macky Sall dispose d’un certain nombre d’arguments pour contraindre les opposants à répondre à son dialogue », souligne le journal.
Sud Quotidien rapporte pour sa part que « Ousmane Sonko disqualifie Macky » pour ce dialogue qui ne vise qu’à « +liquider ou isoler+ (son parti) Pastef et valider une troisième candidature anticonstitutionnelle » du chef de l’Etat sortant qui va terminer son deuxième mandat dans un an.
Le journal note en outre que l’ex-Premier ministre Aminata Touré, aujourd’hui dans l’opposition radicale, « enfonce le clou » en estimant que ces pourparlers politiques convoqués par Macky Sall ne sont qu’« une manœuvre politique pour diviser l’opposition avec la collaboration active du Parti démocratique sénégalais (PDS) » de l’ancien président Abdoulaye Wade dont le fils, Karim, candidat déclaré de cette formation politique à la présidentielle et exilé depuis 2016 au Qatar, a été aperçu les derniers jours à l’ambassade sénégalaise de Turquie s’inscrivant sur les listes électorales.
En revanche, Bés Bi estime que « Macky fissure Yewwi Askan Wi (libérer le peuple) » après que des « voix discordantes » ont commencé à apparaître sur la question du dialogue au sein de cette coalition de l’opposition qui regroupe Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Cie. Ce dernier affirme qu’« il y aura dialogue par la force » là où le maire de Ziguinchor (sud) précise que cette discussion n’a pour objectif que de le « liquider et valider le troisième mandat » de Macky Sall.
Si Aminata Touré renchérit que « le PDS est co-organisateur de ce pseudo dialogue », les jeunes du Grand Parti (GP) « invitent » leur leader El Hadj Malick Gakou dans le journal « à décliner l’appel de Macky » alors que L’Observateur note qu’Ousmane Sonko est « face à un choix périlleux ».
Face à la presse hier, le maire de Ziguinchor a fait savoir sa décision de « désobéir » désormais à la justice au moment où son procès pour viols et menaces de mort contre l’ex-masseuse du salon Sweet Beauté, Adji Sarr, est prévu le 16 mai prochain devant la Chambre criminelle du tribunal de Dakar. Le journal analyse « les contrecoups de la position radicale » de l’opposant arrivé troisième à la dernière présidentielle avec plus de 15% des suffrages et placé sous contrôle judiciaire depuis les événements de mars 2021. Pour le procès du 16 mai, le journal rappelle que Sonko a « l’obligation de se présenter au Greffe à la veille de l’audience » même s’il y a des « risques », en cas de refus, de délivrer « une ordonnance de prise de corps » du leader de Pastef.
Sur la célébration de la journée internationale des travailleurs, Sud Quotidien soutient que Macky Sall est « mis au défi » pour une « augmentation des salaires, une baisse de la fiscalité sur les salaires » et pour régler les « difficultés dans certaines entreprises ». Les centrales syndicales ont « interpellé » sur ces questions le président de la République qui est « resté catégorique : +L’Etat ne peut plus augmenter les salaires+ ».
Après avoir tenu ces propos, Macky Sall se justifie dans Le Soleil en déclarant que « nous avons atteint le maximum qu’on pouvait faire. Nous ne pouvons plus aller au-delà ». En outre, le chef de l’Etat a rappelé que son gouvernement a consenti des « efforts énormes et historiques pour lutter contre la vie chère » en investissant « 1185 milliards FCFA en deux années » au profit des ménages et de l’économie nationale.
EnQuête se fait l’écho de la « pluie d’hommages pour le journaliste Mame Less Camara », décédé samedi des suites d’une longue maladie. Le Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti) « porte désormais son nom sur décision du président de la République ». Selon le journal, « Less ne tombe pas ». « Sur l’éthique et la déontologie, il ne transigeait pas », a témoigné le ministre de la Communication, Moussa Bocar Thiam, à la cérémonie de levée du corps, dimanche.
ODL/ac/APA