Les quotidiens sénégalais parvenus mardi à APA titrent principalement sur l’examen, par la Cour de justice de la Cédéao, de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko dont la radiation aux listes électorales a été prononcée à quatre mois de l’élection présidentielle dans laquelle il semble bien placé s’il est autorisé à y participer.
Sud Quotidien se fait l’écho de la « saisine de la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) » par l’opposant sénégalais Ousmane Sonko contre l’Etat du Sénégal et indique que c’est « une audience à mille enjeux ». En effet, explique le journal, cette juridiction basée à Abuja, au Nigeria, « va se pencher, ce mardi 31 octobre, sur les trois requêtes déposées le 19 septembre dernier par Ousmane Sonko, maire de Ziguinchor (sud) et leader du parti (dissous) Pastef qui demandait à cette juridiction sous régionale de se prononcer sur 11 violations de ses droits fondamentaux ». Il s’agit entre autres de sa radiation des listes électorales, la dissolution de son parti et sa détention depuis fin juillet 2023 qu’il estime « arbitraire ».
Dans « cette audience initialement prévue dans la capitale du Nigéria, Abuja, où siège la Cour de justice de la Cédéao, le défi tourne autour de sa tenue à la date d’aujourd’hui surtout après la demande in extremis de report introduite par l’Etat du Sénégal à travers son Agent judiciaire de l’Etat au motif des coupures d’électricité et internet à Dakar. Mais aussi sur le respect de la décision qui sortira de cette audience puisque jamais le Sénégal n’a respecté les décisions qui lui sont défavorables rendues par cette Cour de justice sous Macky Sall », rappelle le quotidien.
Ce faisant, Walf Quotidien note que Ousmane « Sonko (est) face à un mur ». Malgré sa saisine de la Cour de justice de la Cédéao, « le leader de Pastef qui croisera l’Etat du Sénégal, ce matin, devant cette juridiction, risque de connaître le sort de Khalifa Sall, Karim Wade et Me Abdoulaye Tine. Ces derniers avaient remporté leurs procès devant cette juridiction communautaire, mais l’exécution des décisions a toujours fait défaut », souligne le journal.
Bés Bi parle de « pronostic vital » en s’intéressant à « l’avenir politique de Sonko à la Cedeao » dont la Cour de justice va donner son point de vue ce mardi « sur la radiation et la dissolution » des listes électorales de l’opposant arrivé troisième avec plus de 15% des suffrages à la dernière élection présidentielle sénégalaise.
Le journal indique aussi que la Commission électorale nationale autonome (Cena) « a notifié sa réponse aux avocats de Sonko et à la Direction générale des élections (DGE) hier ». A la suite du refus de la DGE en effet, le leader de Pastef a saisi la Cena dans le but d’obtenir des fiches de parrainages pour la présidentielle après le jugement rendu par le tribunal de Ziguinchor demandant la réintégration du maire de la ville sur les listes électorales. Toutefois, dans le cadre des nombreuses batailles judiciaires d’Ousmane Sonko avec le pouvoir en place, la Cour suprême doit évoquer aussi dans les prochains jours son dossier avec le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang qui a pourtant remporté en première instance et en appel son procès en diffamation contre le farouche adversaire de Macky Sall.
L’Observateur revient sur la profanation de la tombe du cadavre d’un présumé homosexuel à Léona Niassène (centre) et fait le « diagnostic de +l’ensauvagement+ des Sénégalais » dont une grande partie font preuve de « déshumanisation et d’intolérance dans la société ». Le journal s’émeut notamment de la « réjouissance dans le malheur de son prochain » en ressassant l’image du « corps exhumé puis brûlé » dans cette ville du centre du pays. D’après le sociologue Abdou Khadre Sanogo, cette vile attitude montre que « les Sénégalais ont changé de modèle comportemental ».
Toutefois, le khalife général de Léona Niassène, l’un des deux fiefs de la communauté soufie des Niassène au Sénégal, « condamne un acte +odieux+ » à travers le traitement infligé par la population locale au cadavre du présumé homosexuel, un fait sur lequel le journal apporte également un « éclairage sur le silence coupable et troublant des hommes politiques » sur un sujet considéré comme sensible dans un pays conservateur sur certaines questions et composé de plus de 90% de musulmans.
ODL/ac/APA