Les quotidiens sénégalais parvenus mardi à APA titrent principalement sur la mise en garde indirecte de la coalition Yewwi Askan Wi (libérer le peuple) contre l’ex-maire de Dakar Khalifa Sall qui participe au dialogue national lancé par Macky Sall, dans un contexte politique tendu marqué par la condamnation ferme d’Ousmane Sonko, bloqué chez lui à Dakar.
Le Quotidien voit un « Sall K (à traiter) pour Yewwi » Askan Wi (libérer le peuple), la principale coalition de l’opposition qui est « contre la participation » de ses membres, dont l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall, au dialogue national lancé par le président de République, restant dans sa logique de départ qui soutient que « tout membre doit s’abstenir de tout compromis ou compromission avec le régime de Macky Sall ».
Cependant, l’ancien ministre du régime socialiste d’Abdou Diouf (1980 – 2000) fait fi de cette injonction en prenant part à ces discussions en qualité de leader du mouvement Taxawu Senegaal (assister le Sénégal). « L’allusion à Khalifa Sall, président de Taxawu Senegaal, dans un communiqué rendu public hier, est claire. Loin de tirer les conséquences de la participation de ce dernier au lancement du dialogue national, le 31 mai dernier, Yewwi continue ses tergiversations avec une énième mise en garde contre l’ex-maire de Dakar et son mouvement », souligne le journal.
Après lecture du communiqué de la coalition qui compte aussi parmi ses leaders l’opposant Ousmane Sonko, le maire de Ziguinchor (sud) arrivé troisième à la dernière présidentielle et dont la candidature en 2024 pourrait être compromise par ses dossiers devant la justice, Bés Bi note que « Yewwi empoigne Khalifa » Sall. Sans citer ce dernier qui souhaite voir le rétablissement de ses droits civiques dans le cadre de ce dialogue après sa condamnation en 2018 pour malversations, la formation de l’opposition se dit toutefois « prête à exclure +tout transgresseur de sa charte+ », allusion indirecte faite au mentor de Barthélémy Dias, l’actuel maire de Dakar.
« Après avoir pris l’initiative personnelle de répondre à l’appel au dialogue lancé par le président Macky Sall, Khalifa Sall devra compter ses jours au sein de Yewwi Askan Wi. La Conférence des leaders de cette coalition de l’opposition rappelle que sa charte interdit +tout compromis ou compromissions politiques avec le régime de Macky+ et souligne qu’elle +n’est représentée par aucune organisation ou personne physique à cette farce politique+ », rapporte le journal.
Walf Quotidien traduit le communiqué de Yewwi Askan Wi comme une « menace » à l’endroit de Khalifa Sall qui, à l’opposé de tous les membres de la coalition, a décidé de participer au dialogue national avec ses partisans de Taxawu Senegaal. En revanche, « à l’ouverture du dialogue, le 31 mai dernier, Khalifa Sall avait clairement soutenu, même s’il marque son ancrage, qu’il ne représente pas la coalition. Il a pris part à ces concertations, avait-il précisé, au nom de sa formation politique », rappelle le journal.
Sur la gestion de la tension politico-sociale, L’Observateur estime que le président Macky Sall est « face un dilemme » car il est « partagé entre la volonté d’apaisement et la nécessité de rétablir l’Etat de droit ». Si certains analystes politiques estiment que le chef de l’Etat doit « trouver une issue sans perdre la face », d’autres lui conseillent d’« éviter de tout ramener à la sécurité » parce que « c’est un problème politique qui a entraîné des troubles ».
A propos de la transparence dans la gestion des ressources extractives, Sud Quotidien trouve que « le Sénégal progresse malgré les défis à relever ». Ce progrès est à noter « dans l’amélioration de la transparence des procédures d’attribution et de transfert des licences dans le secteur minier. Cependant, il lui reste à renforcer la surveillance des licences pétrolières et gazières, un domaine qui est devenu un sujet d’intérêt public depuis que des allégations d’activités irrégulières d’octroi de licences ont été soulevées en 2019 », souligne le journal.
ODL/ac/APA