Les quotidiens sénégalais parvenus mercredi à APA titrent principalement sur la sortie du procureur général de Dakar sur les violentes manifestations du 16 mars dernier et la « supposée tentative d’assassinat » d’Ousmane Sonko, le leader du parti Pastef qui n’a pas tardé à apporter la réplique.
Le Soleil livre « les éclairages du procureur général », Ibrahima Bakhoum, sur un certain nombre de points en lien surtout avec les événements du 16 mars lorsque l’exfiltration d’Ousmane Sonko de son véhicule a déclenché des manifestations violentes. Outre l’enquête sur les présumés fonds détournés dans la lutte contre la pandémie de Covid-19, le parquetier a éclairé l’opinion sur la « présumée tentative d’assassinat » du leader de Pastef, « l’affaire docteur Babacar Niang » dont la clinique Suma Assistance a hospitalisé le maire de Ziguinchor (sud) après son altercation avec les forces de l’ordre, « le groupe +Commando+ » qui serait à l’origine de certaines manifestations violentes et les raisons de la « vague d’arrestations » qui vise particulièrement des proches du radical opposant classé troisième à la dernière présidentielle avec plus de 15% des suffrages.
Pour Sud Quotidien, le parquet a administré une « lourde charge » à diverses personnes supposément mêlées aux « troubles à l’ordre public » du 16 mars. « Le parquet général usera de tous les moyens qu’offre la loi pour préserver l’intégrité des personnes et des biens », a d’emblée assuré Ibrahima Bakhoum avant de prononcer un « +réquisitoire+ musclé » à l’encontre du propriétaire de la clinique Suma Assistance, Dr Babacar Niang, poursuivi pour « non assistance d’une personne en danger et atteinte à la vie » de Mamadou Ly dit Doudou Fall, un employé de la mairie de Médina présenté comme un « nervi » par des proches de l’opposition et mort dans les manifestations dans cette commune dakaroise dirigée par un membre de la coalition du pouvoir.
Dans EnQuête, « le procureur détaille le +complot+ » de « l’affaire Commando », un groupe composé de plusieurs hommes qui « voulaient attenter à la stabilité du pays ». « C’est en pleine phase de préparation qu’ils ont été interpellés », note le procureur général, précisant que certains des membres sont « supposés appartenir au Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) », le groupe rebelle qui lutte pour l’indépendance de la partie sud du pays depuis plus de quatre décennies.
Pour Walf Quotidien, les « soupçons de connexion avec le MFDC » ont pour objectif de « dissoudre Pastef », un parti qui prône la rupture avec le système qui gouverne le Sénégal depuis son indépendance de la France, mais présenté comme « violent » par ses adversaires.
L’Observateur rapporte un « pa(r)quet de révélations explosives » du procureur général de Dakar, à l’issue lors de son point de presse à la suite duquel Sebastien Sagna, gérant d’une société de gardiennage et accusé d’être « le cerveau » du supposé groupe « Commando de Pastef » pour « semer le chaos dans le pays », s’est « lavé à grande eau ». « Que les gens reviennent à la raison. Depuis février passé, j’étais au courant que des gens cherchaient à établir le lien de mon entreprise avec Pastef. Le parti m’avait engagé pour sécuriser leur siège, mais également couvrir leur manifestation », a-t-il précisé.
En outre, « le procureur général a écarté hier toute tentative d’assassinat sur la personne d’Ousmane Sonko. Selon le magistrat, cette piste n’a pas été étayée par le corps médical de la clinique Suma Assistance où le leader de Pastef avait été reçu. Par contre, Yarga Sy (militant de Pastef) qui a avoué avoir donné à M. Sonko une écharpe contenant un liquide (du vinaigre selon ses explications) sera déféré pour homicide involontaire, tentative d’assassinat et administration de substance nuisible à la santé », explique Le Soleil.
En revanche, Ousmane Sonko, faisant « feu de tout bois » d’après L’Observateur, botte en touche les preuves brandies par Ibrahima Bakhoum dans une réplique à ce magistrat qu’il considère comme un « grand frère », mais qui « illustre parfaitement l’avilissement des magistrats ».
« Je maintiens, je persiste, signe et redis, j’ai été victime d’une tentative d’assassinat. Cette tentative émane exclusivement des forces de police. Celui qui nous a aspergés d’un liquide toxique est un agent de la Brigade d’intervention polyvalente (Bip). Ce procureur n’ose pas poser le débat et nous parle de Yarga Sy, un de mes bras droit. D’ailleurs, cet homme n’a rien à voir avec cette situation. Il essaie seulement de déplacer le problème », a répliqué le leader de Pastef sur sa page Facebook, réitérant l’appel à manifester de la coalition Yewwi Askan Wi (libérer le peuple), « avec ou sans autorisation », les 29 et 30 mars puis le 3 avril, veille de la fête de l’accession à l’indépendance du Sénégal.
En football, Bés Bi indique que « les Lions respectent le rendez-vous » en se qualifiant à la prochaine Coupe d’Afrique des nations (Can) prévue début 2024 en Côte d’Ivoire. Le Sénégal, qui a battu hier à Maputo le Mozambique (0-1), trône dans le groupe L avec douze points au compteur alors qu’il lui reste deux matchs à livrer dans les éliminatoires.
Le « billet (de la Can est) validé » pour les champions d’Afrique qui iront défendre leur titre dans le pays de Didier Drogba, jubile Stades. Le quotidien sportif regrette en revanche « l’énorme gâchis » des Lions olympiques, éliminés sur le chemin de la qualification à la Can des moins de 23 ans par le Mali (3-0) après pourtant une victoire à l’aller du Sénégal (3-1).
Si les Lions sont « qualifiés », les Lionceaux sont eux « inqualifiables », regrette L’Observateur qui remarque surtout que « le rêve de participer aux Jeux Olympiques Paris 2024 est à jamais brisé ».
ODL/ac/APA