Les quotidiens sénégalais parvenus lundi à APA titrent principalement sur les conclusions du dialogue national remises au président Macky Sall, qui promet de s’exprimer après la fête de Tabaski, prévue le 29 juin dans le pays, pour mettre fin au suspense sur sa possible troisième candidature à la présidentielle de février 2024.
Le Soleil estime qu’« elles sont 270 » en parlant des recommandations du dialogue national présentées au président Macky Sall samedi 24 juin au palais de la République. Après lecture, le chef de l’Etat sénégalais a salué « le travail de qualité des huit commissions et donne rendez-vous après la (fête de) Tabaski pour se prononcer sur le oui ou le non de sa troisième candidature à la présidentielle » de février 2024, indique le quotidien national.
Sud Quotidien rapporte que « Macky s’engage » pour la « validation des conclusions du dialogue national » parce que la mise en œuvre des points d’accord est censée « consolider la démocratie » sénégalaise balafrée ces derniers temps par des manifestations souvent violentes et meurtrières. Au moins seize personnes ont perdu la vie, entre le 1er et le 2 juin dernier, après que des émeutes ont surgi dans le pays en réponse à la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans ferme pour corruption de la jeunesse sur la masseuse Adji Sarr, qui poursuivait pourtant pour viols et menaces de mort le maire de Ziguinchor (sud) arrivé troisième à la dernière présidentielle avec plus de 15% des suffrages.
Pour redorer l’image démocratique du pays, le président Sall promet de saisir l’Assemblée nationale « en procédure d’urgence dans des +délais raisonnables+ » pour légiférer sur les accords conclus entre une partie de l’opposition et le pouvoir à huit mois de l’élection présidentielle.
Cette entente est censée réhabiliter Karim Wade, ancien puissant ministre du régime libéral et Khalifa Sall, ancien maire socialiste de Dakar, dans leurs droits civiques après leur condamnation pour malversations, une peine qui les avait empêché de se présenter aux dernières élections. La modification du Code électoral leur permettrait dès lors d’être candidats en 2024 à condition qu’ils passent aussi le test du parrainage, qui ne devrait être qu’une formalité pour des hommes politiques de leur trempe, à la tête de fortes formations de l’opposition.
Walf Quotidien estime que « Macky refile les +K+ aux députés » en parlant de la « réintégration de Karim et Khalifa » dans le champ politique. « C’est finalement après la fête de la Tabaski que le président de la République dira si oui ou non, il sera candidat à l’élection présidentielle de février 2024. Attendu sur cette question, samedi, lors de la réception des conclusions du dialogue national, Macky Sall a dribblé son monde. Il risque aussi de dribbler Khalifa Sall et Karim Wade en décidant de présenter à l’Assemblée nationale les textes de ce dialogue », souligne le journal.
Le Quotidien entre dans la tête du président sénégalais et écrit que « Macky mijote » sur le troisième mandat et les troubles de juin. « Je parlerai après la Tabaski » sur (mon) éventuelle candidature à la présidentielle de 2024, et « le choix sera assumé ». En revanche, « les événements de juin sont des actes terroristes qui ne resteront pas impunis », a promis le chef de l’Etat.
L’Observateur fait une « contre-expertise des conclusions » du dialogue national en essayant de comprendre les différents points proposés par les participants, à commencer par « les secrets de la modification des articles L28 et L29 du Code électoral » et le « retour au service militaire obligatoire ». « J’ajouterai deux points forts unanimement ressortis lors des réunions de restitution. Il y a une forte demande pour un retour au service militaire obligatoire. Et ensuite la mise sur pied d’un Comité de suivi inclusif de la mise en œuvre des recommandations issues du dialogue national qui ont été légitimé indéniable de par la diversité des acteurs », a expliqué dans le journal Marie Angélique Savané, présidente de la Commission synthèse du dialogue.
En football, Stades se demande si Idrissa Gana Guèye et Cheikhou Kouyaté, les deux amis du milieu de terrain de l’équipe nationale, ont « perdu leur place » au regard de la percée de « la jeune garde », composée de entre autres de Pape Guèye et Pathé Ciss. Ces derniers leur ont été préférés lors des derniers matchs de la sélection sénégalaise, contre le Bénin et le Brésil notamment, pendant que Nampaly Mendy est « devenu incontournable » dans l’entrejeu des Lions.
Si certains observateurs interrogés par le journal sportif ne pensent « pas qu’ils soient menacés », d’autres estiment que la prochaine Coupe d’Afrique des nations prévue début 2024 en Côte d’Ivoire sera « pratiquement leur dernière CAN » au moment où le capitaine de l’équipe nationale, Kalidou Koulibaly, « file à Riyad », en Arabie Saoudite, pour un transfert de quinze milliards de francs CFA à Al Hilal, un club qu’il a rejoint hier après une saison passée à Chelsea (élite anglaise) où vient de signer par ailleurs son compatriote Nicolas Jackson jusqu’en 2031. L’ancien attaquant de Villarreal, en Espagne, et du Casa Sports, au Sénégal, a été recruté par le club londonien pour 24,2 milliards de francs CFA.
ODL/ac/APA