Les quotidiens sénégalais parvenus vendredi à APA titrent sur une diversité de sujets dominés par l’intervention du président Macky Sall au sommet pour un nouveau pacte financier mondial organisé à Paris et les conclusions du dialogue politique qui offrent des fortunes diverses aux opposants.
Le Soleil note qu’« à Paris, il pleut des critiques », soulignant que les relations nord-sud sont « passées à la loupe » lors du sommet pour un nouveau pacte financier mondial. « Sous une pluie… hors-saison, Macky Sall blâme la mauvaise perception qui plombe l’Afrique et vend le modèle sénégalais du financement des Petites et moyennes entreprises (PME) », souligne le quotidien national qui se fait l’écho aussi du propos du président français, Emmanuel Macron, qui « indexe +le système financier actuel (qui) ne va plus assez vite+ ».
L’Observateur rapporte pour sa part que « le Sénégal récolte plus de 1600 milliards de francs CFA » lors de cette rencontre organisée dans la capitale française. Ce montant va servir au « financement du mix énergétique », précise Le Quotidien. « Le Sénégal figure parmi les quatre pays africains qui vont bénéficier des financements des partenaires internationaux destinés au développement des énergies renouvelables. Le pays va recevoir 2,5 milliards d’euros, soit 1637,5 milliards de francs CFA, pour porter son taux de mix énergétique à 40% d’ici 2030, selon le président Macky Sall », explique le journal.
Sud Quotidien tente de comprendre « le oui… mais de la société civile » dans les « conclusions du dialogue politique ». Elles favorisent notamment le rétablissement des opposants Khalifa Sall et Karim Wade dans leurs droits civiques sans aucune clarification sur ceux d’Ousmane Sonko, le maire de Ziguinchor (sud) arrivé troisième à la dernière présidentielle avec plus de 15% des suffrages et considéré comme l’actuel leader de l’opposition sénégalaise. Toutefois, sa candidature en 2024 semble compromise après sa récente condamnation à deux ans ferme pour « corruption de la jeunesse » dans l’affaire Adji Sarr, du nom de la masseuse qui le poursuivait pour viols et menaces de mort.
En revanche, les conclusions de ce dialogue laissent la question d’un éventuel troisième mandat de Macky Sall à l’appréciation du Conseil constitutionnel. « Bien que globalement satisfaisants, ces résultats ne sont pas de nature à renforcer notre démocratie et la paix », semble craindre Djibril Gningue, membre de la Plateforme des organisations de la société civile pour les élections.
L’Observateur trouve en outre que Khalifa Sall « gagne et perd » dans ce dialogue politique lancé par le président Macky Sall parce qu’« à la place d’une amnistie, il se contente d’une révision des articles L28 et L29 » du Code électoral. Ainsi, l’ancien maire de Dakar « retrouve son éligibilité, mais garde une image ternie par le détournement de deniers publics » qu’il a toujours nié, à savoir sa condamnation dans l’affaire de la caisse d’avance de la mairie de Dakar avant de bénéficier d’une grâce du chef de l’Etat après plus de deux ans passés en prison.
Le Quotidien note que le Mouvement des forces vives de la nation (F24), dont la création est motivée principalement par la lutte contre un troisième mandat de Macky Sall, va faire de ce jour symbolique pour les musulmans, qui représentent 95% de la population sénégalaise, un « vendredi blanc », appelant toutes les personnes qui partagent sa cause à porter cette couleur comme une nouvelle manière de s’opposer à la volonté prêtée au président Sall de se représenter à une troisième candidature controversée en février 2024.
« Pour contourner l’interdiction par le préfet de leur marche d’aujourd’hui, les leaders du F24 appellent les populations à s’habiller en blanc à l’heure de la prière, en signe de protestation et de refus d’un troisième mandat de Macky Sall », souligne le journal.
ODL/ac/APA