Le taux de change officiel entre le naira nigérian et le dollar américain a clôturé l’année 2024 à 1 535 nairas pour un dollar (N1,535/$), selon les données de la Banque centrale du Nigeria (CBN). Soit une baisse de 41%.
La valeur du naira à la clôture, fin 2024, marque une dépréciation de 40,9% par rapport au taux officiel de fin 2023, qui s’établissait à 907,11 nairas pour un dollar (N907.11/$).
L’analyse des données révèle que cette chute importante s’est produite malgré l’introduction par la CBN de plusieurs réformes du marché des changes visant à améliorer la transparence et à attirer les investisseurs étrangers.
Parmi ces réformes figuraient l’unification des fenêtres de change sous le Marché des changes du Nigéria et l’instauration du Code FX nigérian, imposant une gouvernance éthique et des comportements responsables parmi les acteurs du marché.
Sur le marché parallèle, où le naira est échangé de manière non officielle, la devise s’est échangée à 1 660 nairas pour un dollar (N1,660/$) à la fin de 2024, soit une dépréciation de 26,8% par rapport au taux de 1 215 nairas pour un dollar (N1,215/$) enregistré à la clôture de 2023.
Au cours de l’année 2024, la CBN a intensifié ses politiques axées sur le marché pour stabiliser le secteur des changes et encourager les investissements étrangers.
La banque centrale a également annoncé avoir épuré l’ensemble des arriérés de devises valides, honorant ainsi un engagement clé pris par le gouverneur Olayemi Cardoso concernant les 7 milliards de dollars de créances impayées héritées.
En mai 2024, la CBN a publié des directives révisées pour renforcer les opérations des Bureaux de change (BDC) au Nigéria.
Ces directives définissent les activités autorisées pour les BDC, telles que l’achat de devises auprès d’entités spécifiées et la vente de devises pour des besoins comme les allocations de voyage personnelles et professionnelles.
Par ailleurs, la CBN a automatisé les transactions en devises, remplaçant le système traditionnel de gré à gré, pour améliorer l’efficacité et la supervision du marché.
Selon une analyse du journal Punch, malgré ces interventions, le naira a subi une pression immense due à des flux limités de devises étrangères, à l’écart croissant entre les taux officiels et parallèles, ainsi qu’aux effets persistants de la fuite des capitaux des investisseurs étrangers.
Le journal ajoute que la Banque mondiale a classé le naira parmi les devises les moins performantes en Afrique subsaharienne en 2024.
GIK/lb/Sf/te/APA