Une affaire de trafic de drogue d’envergure secoue le Maroc, impliquant hommes d’affaires, agents de police, gendarmes, notaires et cadres administratifs. Parmi les inculpés figurent le président du Wydad de Casablanca, Said Naciri, et le président de la région de l’Oriental, Abdennebi Bioui. Les deux personnalités font actuellement face à des accusations graves et sont en détention provisoire. Une nouvelle audience devant le juge d’instruction est pogrammée pour le 25 janvier 2024.
La procédure judiciaire a débuté jeudi après-midi et s’est prolongée jusqu’au vendredi matin, aboutissant à la décision du procureur du Roi près la Cour d’appel de Casablanca de placer en détention provisoire 20 personnes impliquées dans ce trafic international de drogue. Outre Naciri et Bioui, le groupe comprend des hommes d’affaires, des fonctionnaires des forces de l’ordre, des notaires, ainsi que des employés administratifs.
L’enquête a été déclenchée plusieurs mois auparavant suite aux déclarations d’un ressortissant malien impliqué dans le trafic de drogue. Les suspects ont été convoqués quatre jours avant l’audience, marquant une étape significative dans les investigations.
Lors de l’audience du 21 décembre, devant le procureur général de la Cour d’appel de Casablanca et en présence des médias, 25 personnes ont été présentées. Outre les détentions provisoires, les dossiers de quatre individus suspects ont été renvoyés à la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) pour une enquête approfondie, et une personne sera poursuivie en état de liberté provisoire. Enquête qui porte sur leurs liens présumés avec le trafiquant de drogue dénommé le Malien, incarcéré dans la prison depuis 2019.
Les charges retenues dans cette affaire sont variées, allant de l’abus de pouvoir à la participation à un réseau de trafic de drogue, en passant par la fraude, le faux et l’usage de faux, l’obligation de témoigner sous la menace, et la corruption.
À la suite de l’audience, le parquet a pris des mesures strictes, retirant les passeports à quatre suspects et les empêchant de quitter le territoire national. Par ailleurs, 20 autres inculpés ont été incarcérés à la prison de Oukacha, tandis qu’une 25e personne fait l’objet de poursuites en liberté provisoire.
Said Naciri, également parlementaire, est confronté à dix chefs d’accusation, dont le trafic international de drogue, la spoliation, le blanchiment d’argent, le faux et l’usage de faux, le recel et l’abus de pouvoir.
Cette affaire risque de livrer de nombreuses surprises. Il est ainsi attendu que d’autres personnes citées dans l’affaire soient déférées en groupes séparés, dans les jours à venir, devant le Parquet.
Il est à noter que dès le début de l’enquête, le Parti de l’Authenticité et de la Modernité (PAM) a décidé de geler l’adhésion de Bioui et Naciri au parti.
Selon des sources proches de l’affaire, une nouvelle audience devant le juge d’instruction est programmée pour le 25 janvier 2024.
HA/APA