Le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, entamera mercredi une visite officielle au Maroc, la première du genre depuis sa réélection, en novembre dernier.
A Rabat, Sánchez sera accompagné par le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares. « Le Maroc est un pays voisin, ami et partenaire stratégique de l’Espagne dans tous les domaines. Cette visite, qui a lieu au début de cette nouvelle législature, souligne les liens profonds qui unissent les deux pays », a déclaré le secrétariat d’Etat à la Communication dans un bref communiqué.
Cette visite intervient un an après la participation de Sánchez à une « réunion de haut niveau» (RHN) avec le gouvernement marocain en vue de donner une dimension plus large au «partenariat stratégique» entre les deux pays. Pedro Sanchez avait eu un entretien téléphonique avec le Roi Mohammed VI, au cours duquel ils sont convenus de « consolider la nouvelle étape des relations entre le Maroc et l’Espagne ».
Le Souverain avait, à cette époque, invité Sánchez à revenir « très prochainement » au Maroc pour une visite officielle « en vue de renforcer cette dynamique positive dans l’excellent partenariat stratégique bilatéral», selon le cabinet royal marocain.
Cette visite intervient dans un contexte marqué par la persistance de l’obstruction à la réouverture des douanes commerciales aux deux postes frontaliers de Sebta et Melilla, une question qui avait déjà été abordée lors de la visite du ministre espagnol des Affaires étrangères, en décembre dernier. À cette époque, il avait été confirmé qu’aucun calendrier n’avait été convenu pour cette réouverture.
Albarez a souligné que tout ce qui avait été convenu lors du récent sommet bilatéral entre les deux pays serait mis en œuvre, tandis que Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères a fait savoir que l’ouverture des douanes commerciales dans les enclaves espagnoles de Sebta et Melilla est retardée en raison de « problèmes techniques et non politiques ».
Un autre élément contextuel de cette visite est la « divergence » persistante entre l’Algérie et l’Espagne, qui s’est manifestée par l’annulation in extremis de la visite de José Manuel Albarez en Algérie.
Cette situation est due à la position de Madrid qui considère l’initiative marocaine d’autonomie, présentée en 2007, comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend autour du Sahara.
Dans la Déclaration Conjointe adoptée le 7 avril 2022, l’Espagne reconnait également « l’importance de la question du Sahara pour le Maroc ainsi que les efforts sérieux et crédibles du Maroc dans le cadre des Nations Unies pour trouver une solution mutuellement acceptable ».
Il est également prévu que le dossier de la coopération en matière de sécurité et de lutte contre le trafic de drogue entre les deux pays soit à l’ordre du jour de la visite de Pedro Sánchez.
Un autre dossier que Pedro Sánchez devrait être abordé à Rabat est celui de la coordination entre les trois pays organisateurs de la Coupe du monde 2030, à savoir le Maroc, le Portugal et l’Espagne, à travers laquelle Madrid cherche également à bénéficier de projets marocains.
Il y a plus d’un an, les deux pays ont tenu un sommet bilatéral qui a abouti à la signature de 19 mémorandums d’accord dans de nombreux secteurs, notamment la sécurité, l’économie, la santé et l’éducation.
Selon le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, « Madrid est le premier partenaire commercial étranger du Royaume », notant, lors de sa rencontre avec son homologue espagnol en décembre dernier, que les relations entre les deux pays ont de solides perspectives dans le cadre de l’organisation de la Coupe du monde 2030.
HA/APA