Les quotidiens sénégalais, parvenus ce jeudi à APA, traitent essentiellement du blocage du fonctionnement du Bureau du Conseil Economique, Social et environnemental par huit membres sur douze.
« Remous au sein de la majorité », barre à sa Une Le Soleil. « Idrissa Seck poussé vers la sortie par huit des douze membres du Bureau du Conseil économique, social et environnemental… dénonce une +rébellion+ et saisit le chef de l’Etat », informe le quotidien national.
Ce dernier précise que huit membres du Bureau du CESE ont adopté la politique de la chaise vide, mardi dernier, lors d’une réunion en ligne de l’institution. Idrissa Seck assure avoir transmis au chef de l’Etat un compte rendu de ces faits, rapporte le journal.
Cela pousse Le Quotidien à arborer ce titre : « Idy se plaint chez Macky ». Dans ses colonnes, le journal affirme que le président du parti Rewmi (le pays en langue wolof) a invité le chef de l’Etat à sanctionner ses responsables politiques.
« Cette affaire est la dernière péripétie de la comédie politique qui se joue dans la coalition présidentielle depuis le +coming out+ du président de Rewmi avec sa déclaration de candidature », commente Le Quotidien, ajoutant que « le plus curieux dans le dernier épisode est de savoir si l’action des conseillers de l’APR au CESE a été concertée avec le président de leur parti ou pas ».
En tout cas, « Idy perd le contrôle », estime BES BI avant de poser ces deux questions : « Est-elle (la fronde) actionnée par Macky Sall ? Idrissa Seck est-il dans un deal avec le président de la République ? » Selon WalfQuotidien, « Abdoulaye Daouda Diallo, le Directeur de cabinet du président de la République, pourrait être le garant du +deal+ entre Idrissa Seck et Macky Sall ».
Cette crise au sommet de l’Etat est, selon Pathé Ndiaye, spécialiste en management de l’administration, une conséquence de la politisation de l’administration et des institutions de la République.
« Si Macky Sall n’est pas à l’origine de la fronde, son silence vaut approbation de l’initiative », affirme M. Ndiaye dans les colonnes de L’Observateur. A en croire l’ancien directeur du Bureau organisations et méthodes, « on va arriver à un point de non-retour entre Idy et Macky ».
Tout cet « imbroglio » fait partie des conséquences de la sortie d’Idrissa Seck sur la vie politique, vendredi 14 avril, souligne Sud Quotidien. Acculé depuis, à travers des critiques parfois acerbes par des proches du chef de l’Etat et certains responsables de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY), une brouille avec le président Macky Sall peut avoir des répercussions négatives pour l’un ou l’autre camp, note le journal.
Ce dernier se demande si « Idrissa Seck, qui avait quitté l’opposition au profit de la mouvance présidentielle, pourrait-il aussi se faire une place dans l’opposition déjà engagée dans la conquête du pouvoir ? » et juge que « c’est une réflexion à poser ».
ARD/ac/APA