La bande de Gaza est confrontée à une grave pénurie de nourriture.
L’Afrique du Sud a demandé à la Cour internationale de justice (CIJ) de prendre des mesures supplémentaires à l’encontre d’Israël, dont les actions continues dans la bande de Gaza alimentent, selon elle, une famine catastrophique dans l’enclave palestinienne.
Cette requête fait suite à la grave crise humanitaire qui sévit dans la région, où la famine généralisée a déjà coûté la vie à au moins 15 enfants au cours de la semaine écoulée.
La bande de Gaza, zone densément peuplée soumise au blocus israélien, est confrontée à une grave pénurie de nourriture, de médicaments et de services essentiels.
Les experts des Nations unies ont lancé un avertissement sévère, estimant que « si des mesures immédiates ne sont pas prises, le nombre de morts augmentera de façon exponentielle ».
Le porte-parole du président Cyril Ramaphosa, Vincent Magwenya, a déclaré que l’Afrique du Sud avait saisi la CIJ mercredi d’une « demande urgente de renforcement des mesures provisoires ordonnées par la Cour le 26 janvier afin d’éviter une famine catastrophique dans la bande de Gaza ».
« La situation est urgente. L’Afrique du Sud n’a pas d’autre choix que de saisir la Cour pour qu’elle renforce les mesures provisoires mises en place pour tenter d’empêcher une famine généralisée dans la bande de Gaza, qui, selon les experts, pourrait faire plus de 85.000 morts au cours des six prochains mois si rien n’est fait », a déclaré M. Magwenya.
Il a indiqué que la démarche de l’Afrique du Sud s’appuie sur les avertissements de l’Assemblée générale des Nations unies « et sur un nombre sans précédent d’organes des Nations unies et d’experts des droits de l’homme qui ont reconnu que le seul moyen d’éviter une telle catastrophe était une cessation immédiate des hostilités afin de permettre l’acheminement complet et efficace de l’aide humanitaire ».
« La demande de l’Afrique du Sud à la Cour comprend une injonction à tous les participants au conflit de veiller à ce que tous les combats et hostilités cessent immédiatement, et que tous les États parties à la convention sur le génocide s’abstiennent de toute action susceptible d’aggraver ou d’étendre le différend ou d’en rendre la résolution plus difficile », a poursuivi M. Magwenya.
Le 26 janvier, la Cour avait déjà ordonné six mesures provisoires, notamment pour qu’Israël s’abstienne de commettre des actes relevant de la Convention sur le génocide, prévienne et punisse l’incitation directe et publique au génocide et prenne des mesures immédiates et efficaces pour garantir l’acheminement de l’aide humanitaire aux civils dans la bande de Gaza.
La CIJ avait également ordonné à Israël de préserver les preuves du génocide et de lui présenter, dans un délai d’un mois, un rapport sur toutes les mesures prises conformément à son ordonnance.
La guerre qui est entrée ce 7 mars à son 6e mois a fait plus de 30.000 personnes dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas.
La décision audacieuse de l’Afrique du Sud place les relations diplomatiques sous les feux de la rampe. Si elle témoigne d’un engagement en faveur des principes humanitaires, elle suscite également des tensions avec Israël et ses alliés, en particulier les États-Unis.
Israël insiste sur le fait que son offensive sur la bande de Gaza est justifiée et destinée à éteindre la menace posée par les militants du Hamas qui opèrent depuis l’enclave palestinienne.
JN/lb/te/APA