Le gouvernement a ordonné la fermeture de polusieurs dizaines de sites d’orpaillage dans le nord-ouest du pays, en proie aux violences jihadistes.
Dans un arrêté daté du 27 février, le gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun, Pierre Bassinga, somme 43 sites d’exploitation artisanale d’or de fermer. La décision des autorités a pris effet ce 1er mars 2023 « jusqu’à nouvel ordre » et se justifie par « des raisons de sécurité ».
Une source sécuritaire confie à nos confrères de l’AFP que « cela répond au besoin de limiter, voire réduire à néant le trafic des explosifs sur ces sites artisanaux très souvent détournés au profit des groupes armés terroristes ». « Il s’agit aussi d’assécher les sources de revenus de ces groupes dont certains rançonnent les sites miniers qui échappent au contrôle de l’État », insiste-t-elle.
En fin janvier dernier, les autorités avaient décidé de fermer les sites d’exploitation artisanale d’or dans 20 villages de la région du Centre-Est, aussi en proie aux exactions des groupes djihadistes. Quelques jours plus tôt, elles avaient déjà décidé de suspendre les activités d’exploitation de l’or et ordonné le déguerpissement des orpailleurs du site de Konkera (Sud-Ouest) suite à une altercation entre orpailleurs ayant fait un mort.
Avec environ 70 tonnes par an, la production des mines d’or légales est devenue en une douzaine d’années le premier produit d’exportation du Burkina Faso, devant le coton. Le secteur artisanal génère une production annuelle supplémentaire d’environ 10 tonnes d’or, selon le ministère des Mines.
En 2018, l’Agence nationale d’encadrement des exploitations minières artisanales et semi-mécanisées (ANEEMAS) dénombrait plus de 800 sites d’orpaillage dont plus de 600 actifs qui emploient près de trois millions de personnes.
Cet engouement vers l’exploitation artisanale de l’or s’accompagne d’effets néfastes sur l’environnement notamment la déforestation et la pollution, les éboulements meurtriers et les accidents liés aux explosifs utilisés sur ces sites.
Plusieurs experts croient savoir qu’il s’agit d’une source de revenus pour les groupes djihadistes dans leurs zones d’influence. Aussi, les sites d’orpaillage sont souvent pris pour cible par les terroristes.
DS/te/APA