Le portefeuille « intégrer l’Afrique » de la Banque pour l’Afrique de l’Est, évalué à 5,5 milliards de dollars, est le plus important du continent, ce qui témoigne de la volonté de l’institution.
Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a investi 55 milliards de dollars au cours de la dernière décennie dans la connectivité régionale en Afrique, démontrant ainsi son engagement à renforcer l’intégration du continent et le commerce, rapporte un communiqué parvenu mercredi à APA.
Joy Kategekwa, directrice de l’intégration régionale du Groupe de la BAD, en a fait l’annonce lors du lancement de l’Analyse des capitaux, des services et des biens du marché commun de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) 2023-2024.
S’exprimant sur le thème « Tenir la promesse d’intégrer l’Afrique », Mme Kategekwa a souligné que la Banque africaine de développement joue un rôle de partenaire stratégique dans le développement de l’Afrique de l’Est. Elle a rappelé le soutien de l’institution au Protocole du marché commun de la CAE, qui vise à approfondir l’intégration économique grâce à la promotion de la libre circulation des biens, des services et des capitaux.
Le portefeuille « intégrer l’Afrique » de la Banque pour l’Afrique de l’Est, évalué à 5,5 milliards de dollars, est le plus important du continent, ce qui témoigne de la volonté de l’institution de promouvoir une Afrique de l’Est plus connectée.
« Avec 64 % du portefeuille « Intégrer l’Afrique » consacré aux infrastructures de transport, la Banque africaine de développement a financé d’importants projets qui renforceront le commerce régional », a déclaré Mme Kategekwa. L’un de ces projets est le chemin de fer électrique à écartement standard qui relie le Burundi, la Tanzanie et la République démocratique du Congo, d’une valeur de 3,9 milliards de dollars, dont 700 millions de dollars débloqués par la Banque africaine de développement. « Ce chemin de fer rationalisera le commerce et la mobilité à travers les frontières de l’Afrique de l’Est, répondant ainsi aux besoins économiques croissants de la région », a-t-elle souligné.
Au-delà des infrastructures, la Banque a également investi dans des projets de connectivité « douce », tels que le Projet d’intégration des systèmes de paiement et de règlement de la CAE de 20 millions de dollars, qui permet des transactions transfrontalières en monnaies locales, et le projet de renforcement des capacités de la CAE de 11 millions de dollars, qui vise à réduire les coûts du commerce et à éliminer les barrières non tarifaires.
Mme Kategekwa a souligné l’importance de ces investissements pour l’Afrique de l’Est et les objectifs plus larges de l’Afrique dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), qui représente un marché de 3 000 milliards de dollars. Elle a exhorté les gouvernements et les acteurs du secteur privé à collaborer pour transformer l’Afrique de l’Est en force économique unifiée.
Elle a également relevé l’importance d’harmoniser les politiques, du renforcement des infrastructures et de la réduction des obstacles au commerce, exhortant toutes les parties prenantes à s’engager à mettre pleinement en œuvre le Protocole du marché commun de la CAE. « Ensemble, nous pouvons créer une région prospère prête à saisir les immenses opportunités offertes par la zone de libre-échange », a-t-elle déclaré.
La secrétaire générale de la CAE, Veronica Nduva, s’est inquiétée de l’absence de convergence monétaire régionale, qui a un impact sur le commerce transfrontalier et a exhorté à l’évaluation des efforts nationaux en faveur de changements régionaux. « Peu importe l’ampleur des progrès réalisés au niveau national s’il n’y a pas de convergence au niveau régional », a-t-elle déclaré, soulignant que cette disparité accroît le coût des affaires et entrave la libre circulation.
La conférence s’est conclue par un appel collectif en faveur de la création d’une Communauté d’Afrique de l’Est sans frontières comme modèle d’intégration continentale et de développement durable.
TE/Sf/te/APA