Les quotidiens sénégalais parvenus jeudi à APA titrent principalement sur les importantes réformes politiques et judiciaires attendues ce jour à l’Assemblée nationale à sept mois de l’élection présidentielle de février 2024, une échéance avant laquelle la coalition présidentielle cherche encore un candidat pour la succession de Macky Sall à la tête du pays.
Sud Quotidien note que la loi sur le parrainage aux élections et la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) seront « en débat » ce jeudi à l’Assemblée nationale à l’occasion de la session sur la révision de la Constitution et du Code de procédure pénale. « Les conclusions du dialogue national sont en train d’être mises en œuvre. Ce jeudi 20 juillet, les députés vont examiner le projet de loi n° 11/2023 modifiant la loi n° 65-51 du 21 juillet 1965 portant Code de procédure pénale. Ces deux projets de loi devront respectivement permettre de revoir à la baisse le taux du parrainage (actuellement entre 0,8 et 1% du fichier électoral) et de créer un parquet financier à la place de la Crei », explique le journal.
« Exit la Crei, place au Parquet financier », signe Le Soleil sur la modification en vue du Code de procédure pénale. « Pour améliorer la lutte contre la criminalité financière, de nouveaux mécanismes juridiques seront insérés dans le Code de procédure pénale. Le projet de loi est soumis aux députés qui seront en session extraordinaire aujourd’hui », précise le journal. Toutefois, Babacar Ba, président du Forum du justiciable, une organisation de la société civile, souligne qu’« un pool judiciaire financier est beaucoup plus approprié pour lutter contre la criminalité financière ».
C’est dans ce cadre que L’Observateur revient sur le rapport de la Cour des Comptes sur l’utilisation des fonds destinés à la lutte contre la Covid-19 au Sénégal. Le journal se fait l’écho des « révélations explosives de l’enquête sur les 1000 milliards » de francs CFA décaissés par l’Etat et ses partenaires pour faire face à la pandémie entre 2020 et 2021. « Plus de 200 personnes » ont été « auditionnées » alors que « des rapports d’environ 400 kilogrammes ont été livrés au procureur par la Division des investigations criminelles (Dic) » de la police nationale, selon le quotidien.
Condamnés pour malversations respectivement en 2016 et en 2018, Karim Wade, ancien puissant ministre du régime libéral et Khalifa Sall, ancien maire de Dakar, vont assister à leur « jour de résurrection » ce jeudi à l’Assemblée nationale, indique Bés Bi. Ayant perdu leur droit de vote et d’être candidat à une élection après leur condamnation, les « deux +morts+ politiques » sont proches d’une « restauration de leur éligibilité » en vue d’une prochaine participation à l’élection présidentielle de février 2024.
« Karim Wade et Khalifa Sall retrouvent leur éligibilité aujourd’hui. Si tout se passe comme prévu. Les députés vont examiner les projets de loi issus des conclusions du dialogue politique. Un retour sur scène, la vraie, pour ces deux hommes politiques qui veulent se rattraper en 2024 après avoir raté la présidentielle de 2019 », indique le journal.
L’Observateur note aussi que les manœuvres continuent au sein de la coalition présidentielle, Benno Bokk Yakaar (BBY, unis pour un même espoir), pour décrocher un candidat consensuel. Pour atteindre cet objectif, le journal évoque « la nouvelle piste surprenante pour la succession de Macky » Sall. Il s’agit d’« une personnalité » en dehors de tous les responsables du parti cités actuellement dans la presse ou qui ont manifesté leur désir d’être candidat. L’objectif de Macky Sall, à qui est accordé le choix de désigner un dauphin par sa coalition, est de faire en sorte que ce candidat qu’il désignera soit « acceptée par toutes les composantes et franges de la population » sénégalaise.
Cependant, Walf Quotidien note une « atmosphère de fin de règne » dans la coalition présidentielle en raison de la « fronde, la démission et les batailles entre responsables de BBY ». « C’est la débandade dans la majorité présidentielle. Chacun tire la couverture de son côté. Certains vont même jusqu’à claquer la porte du parti. Une situation tout à fait normale, selon le spécialiste en sociologie politique, Dr Abdou Khadre Sanokho qui estime que les cafards, les rats et les souris vont quitter la barque ». Le président « Macky Sall va être confronté aux oppositions les plus farouches » au sein de sa coalition, prédit Dr Sanokho.
Le Quotidien titre de son côté sur « l’annonce de départ » de la Guinée de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), qui regroupe également le Sénégal, le Mali et la Mauritanie. Selon le journal, « la junte (de Conakry) nage à contre-courant » en prenant cette décision. Les autorités guinéennes la justifient par la « sous-représentativité (de leur pays) dans les décisions » de l’organisation qui a son siège à Dakar. Si « le Haut-commissariat de l’OMVS veut trouver des solutions » à cette crise, le journal s’épanche sur « les conséquences d’une (telle) décision ».
ODL/ac/APA