Les quotidiens sénégalais parvenus mercredi à APA titrent principalement sur les raisons du renvoi du procès entre Ousmane Sonko et Adji Sarr au mardi 23 mai 2023, un dossier criminel qui tient en haleine le pays depuis deux ans en causant plein de « peines » à des tiers comme le souligne L’Observateur.
Après son ouverture mardi 16 mai devant la Chambre criminelle du tribunal de grande instance hors classe de Dakar, le procès pour viols et menaces de mort entre la plaignante Adji Sarr et l’opposant Ousmane Sonko est reprogrammé, « rebelote, le 23 mai » prochain, indique Sud Quotidien, qui précise que ce renvoi est motivé par « un vice de procédure » alors que l’accusé et non moins maire de Ziguinchor (sud) était le « seul acteur absent dans la salle d’audience ».
Le procès a été ouvert dans une situation tendue dans le pays parce que « policiers et gendarmes soldent leurs comptes devant le tribunal ». Au même moment, la capitale sénégalaise, Dakar, s’est transformée en « +ville morte+ dans la matinée » avec « l’école en vacance forcée ».
L’Observateur liste les « conséquences dramatiques » de cette affaire qui a déjà coûté la vie à 17 personnes dont trois cette semaine, sans compter les dégâts matériels orchestrés par des manifestants en furie. Après une immersion dans le dépôt des bus de la société de transport publique Dakar Dem Dikk « incendiés aux cocktails molotov », le journal poursuit son « reportage » dans les décombres pour évoquer « l’immense douleur des parents du jeune tué à Keur Mbaye Fall », dans la banlieue dakaroise.
Sur la « séance différée » entre Adji Sarr et Ousmane Sonko, Le Quotidien note qu’il « faut attendre au moins une semaine pour connaître les tenants de l’affaire » qui est « renvoyée d’office » en audience spéciale au 23 mai à cause d’une « question de procédure ». Le juge Hyppolite Ndeye, président de séance, s’est appuyé sur les dispositions de l’article 246 du Code de procédure pénale pour renvoyer l’audience.
« Cet article dispose, en effet, que +les débats ne peuvent s’ouvrir moins de trois jours après l’interrogatoire par le président de la Chambre criminelle+. Or, apprend-on à l’audience, Ndèye Khady Ndiaye, la propriétaire du salon de massage +Sweet Beauté Spa+, aurait été entendue la veille de l’ouverture du procès dans le cadre d’une audience d’identification. Cette dernière fait partie des accusés. Elle comparait pour +incitation et complicité de viol+ », détaille le journal.
Pour Bés Bi, ce renvoi du procès est une « issue de secours » alors que Youssoupha Camara, un des avocats d’Ousmane Sonko, assure que si son client « reçoit sa convocation, nous lui conseillerons de répondre ».
En revanche, son collègue Ciré Clédor Ly précise dans Walf Quotidien que l’opposant arrivé troisième à la dernière présidentielle avec plus de 15% des suffrages « n’est pas sous le coup d’une ordonnance de prise de corps » telle que prévue dans une telle affaire criminelle.
Le Soleil se fait l’écho de « l’alerte du président » Macky Sall sur les « dérives sur les réseaux sociaux » à l’occasion de la Semaine nationale du numérique ouverte hier à Dakar. Pour lui, le numérique doit être « un outil de raffermissement des liens et non de diffusion de fausses nouvelles ». « Nous assistons à une dérive sans précédent avec la manipulation et les fausses nouvelles qui pullulent sur les réseaux sociaux. Il est de la responsabilité de chaque Sénégalais de respecter la vie de son prochain », a rappelé le chef de l’Etat.
ODL/ac/APA