Les quotidiens sénégalais parvenus jeudi à APA titrent principalement sur la rentrée scolaire au Sénégal coïncidant avec la grève des collectivités territoriales et une hausse vertigineuse des factures d’électricité, poussant de nombreux ménages à réagir durement à quatre mois d’une élection présidentielle sénégalaise pleine d’enjeux pour l’opposition et le régime sortant.
Alors que l’année scolaire 2023-2024 débute ce jeudi 5 octobre au Sénégal, Le Quotidien affiche un « bulletin es colère », expliquant que la présente rentrée s’effectue « sur fond de grève des collectivités territoriales ». Ce mouvement d’humeur a comme conséquence la « perturbation des orientations et des inscriptions pour défaut d’extrait de naissance » des élèves. Une situation qui fait dire au président de l’Union nationale des parents d’élèves, Abdoulaye Fané, que « nos enfants souffrent ».
Le Soleil donne « les chiffres de la rentrée » en rapport avec le démarrage de « l’année scolaire 2023-2024 ». Le quotidien national compte « 14.325 écoles et établissements scolaires dont 13.529 du public ». En outre, « 4.002.044 élèves dont 2.749.164 dans le public » sont pensionnaires des écoles sénégalaises là où « 101.413 enseignants sont répartis dans seize Académies et 59 Inspections ».
L’Observateur s’intéresse à la relation entre la Senelec – la société nationale d’électricité – et ses clients, notant que « le courant ne passe plus » après la présentation de factures jugées très salées. Le journal les qualifie même de « factures de la démesure », suffisant pour que le directeur général de la Senelec, Papa Mademba Bitèye, fournisse des « explications ». « Aussi bien pour le Woyofal (le service prépayé) que pour le classique, il n’y a pas eu de hausse du coût de l’électricité pour la tranche sociale », a-t-il indiqué sans convaincre une grande partie des clients qui continuent de se plaindre de l’excessivité des factures que la Senelec leur a présentées ces derniers mois.
La tension économico-sociale au Sénégal fait dire à Walf Quotidien, dans une chronique signée par Ousseynou Guèye, que « la pauvreté gagne du terrain ». « Les ménages sénégalais sont de plus en plus éprouvés par le coût de la vie qui augmente de façon parfois exponentielle. L’année 2022 a été très difficile pour les ménages sénégalais, marqués par une montée galopante de l’inflation, estimée à 9,6%. Du jamais vu pour les Sénégalais depuis 1988. Le gouvernement sénégalais et les bailleurs de fonds avaient parié sur une courbe baissière de l’inflation qui serait réduite de moitié en 2023 et tournerait autour de 4%. L’inflation devrait reculer sous l’effet d’une bonne récolte attendue et de la baisse des prix internationaux des produits de base, avait estimé le Fonds monétaire international (FMI) à l’issue d’une mission au Sénégal », souligne le journal.
En politique, L’Observateur s’attend à « des chamboulements » à l’Assemblée nationale après le départ des députés du mouvement Taxawu (soutenir en wolof) de l’ancien maire de Dakar et candidat déclaré à la prochaine présidentielle, Khalifa Sall, du groupe parlementaire de la principale coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi (YAW, libérer le peuple).
Sall est devenu distant de la ligne de YAW depuis qu’il est allé répondre avec son fidèle allié Barthélemy Dias, l’actuel maire de Dakar, à l’invitation du président Macky Sall pour participer au dialogue national, une initiative rejetée par Ousmane Sonko et Cie. Khalifa Sall est exclu depuis lors de la coalition malgré qu’il continue de réclamer l’ancrage de son mouvement politique dans l’opposition.
Par conséquent, « des changements importants sur la composition du Bureau de l’Assemblée nationale vont s’opérer dès l’ouverture de la prochaine session ordinaire unique prévue dans la première quinzaine de ce mois d’octobre. Si le groupe parlementaire Yewwi Askan Wi se divise, avec le départ des députés de Taxawu Sénégal, les conséquences seront fâcheuses. Yewwi Askan Wi va perdre un poste de vice-président par rapport à la précédente session ordinaire unique et c’est le groupe Wallu (proche de l’ex-président Abdoulaye Wade) qui va en gagner un et se retrouver avec deux vice-présidents », explique L’Observateur.
Sud Quotidien tente de comprendre la « stratégie du président de la République pour élire Amadou Ba dès le premier tour de la présidentielle de 2024 ». En effet, le Premier ministre du Président Sall, qui a décidé de ne pas briguer un troisième mandat, est désigné comme candidat de la coalition présidentielle pour ce scrutin. Et d’après le journal, le chef de l’Etat sortant « prépare le coup KO pour Amadou Ba ». La stratégie consiste à « neutraliser ses désormais ex-frères (de parti), étouffer la fronde des alliés et surtout éviter un éventuel second tour qui risquerait d’être fatal à sa coalition », indique le quotidien.
ODL/ac/APA