Les quotidiens sénégalais parvenus mercredi à APA titrent principalement sur le possible isolement d’Ousmane Sonko avec son refus de prendre part au dialogue convié par Macky Sall à dix mois de l’élection présidentielle de 2024.
Le Quotidien décèle un « conflit d’intérêts » entre Khalifa Sall et Ousmane Sonko, deux leaders de la principale coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi (libérer le peuple) « divisés » sur la question du dialogue politique appelé par le président de la République, Macky Sall. Le journal estime que cet appel à la discussion « a déjà un effet positif pour la majorité (parce qu’il) est en train de casser la dynamique de l’opposition ».
« Le parti Pastef (de Sonko) ne semble pas supporter une autre position que la sienne alors que Khalifa Sall (ancien maire de Dakar) est ouvert au dialogue. Va-t-on vers une fracture de l’opposition qui, unie, n’a pas su gagner contre le pouvoir ? L’implosion guette, en tout cas, Yewwi Askan Wi », lance le journal en prévision.
L’Observateur écrit que le « refus de participer au dialogue » du maire de Ziguinchor (sud), classé troisième à la dernière présidentielle avec plus de 15% des suffrages, le place « sur la voie de la solitude ». Sur « les conséquences d’un isolement volontaire et la valeur d’un dialogue sans le principal opposant », des spécialistes expliquent au journal que « s’il y a quelqu’un qui n’a pas intérêt à répondre à cet appel au dialogue, c’est Sonko » qui, avec ce refus, se trouve « conforté dans son rôle d’opposant radical ».
Dans ce contexte, Ousmane Sonko « +déchire+ son contrôle judiciaire » et « traverse la Gambie en voiture ». « Tout allait paraître banal si Sonko ne s’était pas flashé accroupi à côté. Il a traversé, hier, la Gambie comme il l’écrit lui-même, +consacrant+ sa +première sortie du territoire national depuis deux ans et trois mois+. Sonko indique que la mesure de mise sous contrôle judiciaire prise à son encontre +a juridiquement pris fin avec la fin de l’instruction+. Il estime donc que +c’est en toute illégalité+ que le juge Oumar Maham Diallo +refuse+ de lui restituer ses documents de voyage », souligne le journal.
Sud Quotidien célèbre la journée internationale de la liberté de la presse et note que cette liberté coincée au Sénégal « entre liberté et illusion ». « Pour nous, un seul journaliste qui va en prison, c’est un détenu de trop », a rappelé Bamba Kassé, en allusion aux détentions de Pape Ndiaye et Thioro Mandela, des journalistes de Walfadjri, l’un des premiers groupes de presse privés du Sénégal indépendant. « C’est la première fois qu’on fête la journée internationale de la liberté de la presse avec un journaliste en prison », a déploré Ibrahima Lissa Faye, président de l’Association des éditeurs et professionnels de la presse en ligne (Appel).
Par conséquent, « le Sénégal perd 31 places » dans le classement mondial de la presse « à cause de Pape Alé Niang et Pape Ndiaye », des journalistes poursuivis pour diffusion de fausses nouvelles avant d’être placés en détention même si le premier est sous le coup depuis quelques mois d’un contrôle judiciaire, souligne Bés Bi. Cette situation a fait régresser le Sénégal dans ce classement où il est passé de la 73e à la 104e place mondiale.
Dans un autre registre, Le Soleil note que le président Macky Sall pose « un jalon de plus pour désengorger Dakar » avec l’inauguration, hier, à Ndoukhoura Peulh, dans la nouvelle ville de Diamniadio, à une trentaine de kilomètres de la capitale sénégalaise, de « la Zone d’activités des mécaniciens et professionnels de l’automobile (Zampa). Bâtie sur 62,5 hectares, avec 52 hangars, 400 ateliers et 88 magasins, elle est destinée aux artisans, notamment les mécaniciens, aux vendeurs de pièces détachées et de véhicules ».
ODL/ac/APA