Les quotidiens sénégalais parvenus mercredi à APA titrent principalement sur les défis qui se présentent au régime et à la coalition du président Macky Sall après avoir annoncé sa non-participation à l’élection présidentielle de février 2024.
Le Quotidien évoque « les derniers chantiers de Macky Sall à neuf mois de la fin de son mandat ». Le président sénégalais a déclaré lundi qu’il ne serait pas candidat à l’élection présidentielle de février 2024. Mais avant de quitter le pouvoir, le journal rappelle qu’il doit se pencher sur certains dossiers qui « ont pour noms : la gestion judiciaire des événements du mois de juin, le choix d’un candidat pour la majorité pour la présidentielle de 2024, l’avenir de sa coalition Benno Bokk Yakaar (BBY, unis pour un même espoir), le dossier des 1000 milliards de francs CFA du Covid-19 et l’achèvement des projets et programmes qu’il a mis en place ».
Le Soleil va dans le même sens et écrit que des « défis attendent BBY », la coalition présidentielle, parce que la décision de Macky Sall de quitter ses fonctions présidentielles après le scrutin de 2024 « aura plusieurs implications sur la scène politique sénégalaise ». Des analystes interrogés par le quotidien national indiquent que « la présidentielle de 2024 sera plus ouverte avec le retrait du président sortant. Ainsi, même les coalitions de l’opposition qui s’attendaient à une candidature de Macky Sall, devraient aussi se réajuster par rapport à un éventuel candidat de la majorité », en l’occurrence BBY.
Ils indiquent que cette coalition est face à l’impératif de chercher « une candidature consensuelle pour préserver » son unité « ou des candidatures multiples qui pourraient causer une implosion ». Mais en dehors de Macky Sall, estime l’un des observateurs, il « sera difficile d’avoir un candidat consensuel à » BBY dont l’avenir se trouve donc « menacé » avec le retrait annoncé de Macky Sall.
L’Observateur revient sur « les coulisses de la prise de décision » du chef de l’Etat qui a surpris plus d’un lors de son adresse à la nation de lundi dernier. Le journal fait des « révélations sur les chefs religieux briefés » dont le khalife général des mourides, forte communauté soufie du pays, sur « le +grand+frère+ de Paris, la rédaction du texte et l’implication d’un éminent professeur ». Le quotidien raconte aussi « l’arrivée au palais de Macky Sall avec son fils Amadou Sall, l’exigence du direct », le « verrouillage du message » sur le troisième mandat faisant que « même les quatre personnes présentes dans la salle de diffusion ont appris la décision comme tout le monde ».
Revenant sur la « succession de Macky » Sall, Walf Quotidien dresse le portrait du « profil idéal pour Benno » Bokk Yakaar avant de s’arrêter sur « les points faibles des caciques » tels que le Premier ministre Amadou Ba, le président du Conseil économique, social et environnemental (Cese), Abdoulaye Daouda Diallo et le ministre de l’Agriculture, Aly Ngouille Ndiaye.
« Pour maintenir la cadence et éviter une cassure, le journaliste Ibrahima Bakhoum suggère un profil méconnu du public. Mais, dit-il, le choix s’effectue dans un intervalle de dix jours, à compter de la date de déclaration de Macky. +Durant cette période, celui qu’il aura désigné comme candidat de Benno va démarrer avec un crédit s’il s’engage à l’accompagner. Il sera considéré comme l’homme de l’homme, c’est-à-dire qu’il représente Macky Sall. Si la personne désignée peut embrayer sur le succès diplomatique et psychologique sur les masses sénégalaises, c’est possible qu’il puisse maintenir la cadence+ », explique-t-il au journal.
Bés Bi aborde également les « enjeux de la succession de Macky Sall » sous l’angle des « dos fins » pour parler des dauphins du chef de l’Etat pressentis pour lui succéder au fauteuil présidentiel. Le journal note que « les potentiels choix de Macky », compris entre Amadou Ba, Abdoulaye Daouda Diallo et Aly Ngouille Ndiaye ou le ministre de l’Intérieur Félix Antoine Diome, quatre responsables de premier plan du pouvoir, pourraient se heurter à un « problème de confiance ou de légitimité ». Toutefois, BBY rassure les sceptiques : « Nous avons des ressources pour continuer » à diriger le pays après le départ de Macky Sall.
ODL/ac/APA