Les quotidiens sénégalais parvenus vendredi à APA titrent principalement sur les réponses du gouvernement aux questions d’actualité qui lui ont été posées hier à l’Assemblée nationale, avec un fort accent sur la situation politique tendue à neuf mois de l’élection présidentielle et à moins d’une semaine du délibéré de la chambre criminelle sur le procès d’Ousmane Sonko et Adji Sarr.
Sud Quotidien indique que le Premier ministre « Amadou Ba calme le jeu » sur les « suspicions autour de l’organisation libre et transparente de la présidentielle 2024 ». « +En février 2024, tout va se passer dans de très bonnes conditions, quelles que soient les personnalités+ et +tous les candidats retenus par le Conseil constitutionnel iront en compétition+ : voilà la conviction du Premier ministre qui se prononçait hier, jeudi 25 mai 2023, sur l’élection présidentielle de février 2024. Le chef du gouvernement s’exprimait face aux députés de la 14ème législature lors d’une séance plénière sur des questions d’actualité adressées au gouvernement », précise le quotidien.
L’Observateur revient sur les « interrogations des députés », avec des « questions cent réponses » du gouvernement. « Pratiquement, tous les secteurs de la vie active sont passés au peigne fin. Les députés ont profité hier des +Questions d’actualité au gouvernement+ à l’Assemblée nationale pour évoquer devant le Premier ministre, Amadou Ba, et son équipe, toutes les inquiétudes actuelles du peuple sénégalais », note le journal, soulignant que les ministres, « dans un style décontracté, se sont prêtés au jeu des questions-réponses, en y apportant des précisions à chaque préoccupation, au détail près ».
Sur la stratégie de maintien de l’ordre dans un contexte où les manifestations de l’opposition foisonnent à neuf mois de la présidentielle, Le Quotidien indique que « l’Etat (est) au front ». Malgré quelques bavures dénoncées par des députés de l’opposition dont Guy Marius Sagna, le Premier ministre souligne que « si les forces de défense et de sécurité n’avaient pas de professionnalisme, on aurait vu pire ». Le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome, l’appuie en affirmant que « la doctrine (de maintien de l’ordre) n’a pas changé, mais la manière dont on manifeste ». Ce qui exige pour lui une adaptation des forces de l’ordre.
Sur le procès pour viols et menaces de mort entre la jeune masseuse Adji Sarr et l’opposant Ousmane Sonko, un dossier qui tient en haleine depuis deux ans le pays, le ministre de la Justice, Ismaila Madior Fall, s’est satisfait dans Bés Bi de la manière dont s’est tenue l’audience spéciale mardi dernier, la chambre criminelle devant rendre désormais son verdict jeudi 1er juin prochain. « Le procès s’est tenu dans de très bonnes conditions malgré les insultes », a déclaré le garde des Sceaux, soulignant que « l’Etat a été debout, la justice forte ».
Walf Quotidien réfléchit sur « ces scenarii qui s’offrent au parti Pastef » dans l’éventualité d’une « exclusion d’Ousmane Sonko de la présidentielle 2024 » à cause de ses déboires judiciaires.
« L’avenir politique du patriote en chef est en pointillé avec le glaive de la justice suspendue sur sa tête. En sus de l’affaire de diffamation l’opposant au ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang, où il est condamné en appel à six mois assortis du sursis qui amoindrit ses chances de participer à la présidentielle de 2024, le voilà qui risque dix ans ferme dans le procès pour viol l’opposant à la masseuse Adji Sarr », rappelle le journal, qui note que si ces peines sont confirmées, l’avenir politique du maire de Ziguinchor (sud), troisième à la dernière présidentielle avec plus de 15% des suffrages, « peut être anéanti à jamais ».
ODL/ac/APA