Le continent noir devient une cible encore plus grande et plus populaire pour les menaces de cybersécurité selon le cabinet de conseil en gestion mondiale Kearney.
« Un programme complet et tourné vers l’avenir pour l’approche du continent en matière de cybersécurité ». C’est en somme ce que propose le livre blanc du cabinet de conseil en gestion mondiale Kearney pour aider l’Afrique à faire face aux assauts, de plus en plus récurrents, des hackers.
Le document, intitulé « La cybersécurité en Afrique : un appel à l’action », propose un programme en quatre points d’efforts concertés qui sont nécessaires pour s’attaquer au cœur du problème. Dans un premier temps, il s’agira d’élever la cybersécurité à l’ordre du jour de la politique régionale. Ensuite, il faudra assurer un engagement soutenu envers le secteur.
Ces deux aspects seront complétés par la fortification de l’écosystème et la construction de la prochaine vague de capacité de cybersécurité.
Ce livre blanc diffusé ce mardi 20 juin rappelle que l’Union Africaine (UA) a pris des mesures pour accroître la collaboration sur ce domaine dans la région en établissant le cadre juridique y afférent. Celui-ci a été signé par 16 des 55 pays membres mais seulement ratifié par treize.
« Un tel système, basé sur la collaboration lâche d’agences nationales et d’échanges volontaires, a peu de chances d’aller assez loin pour sauvegarder l’Afrique. Par conséquent, un mécanisme de coordination plus strict est nécessaire », déplore la publication.
« L’investissement dans le marché de la cybersécurité de la région devrait passer de 2,5 milliards de dollars en 2020 à 3,7 milliards de dollars en 2025. Malgré cela, on estime que la région perd plus de 3,5 milliards de dollars par an en raison des cyberattaques directes, et des milliards de plus en raison d’opportunités commerciales manquées causées par les dommages à la réputation résultant de l’attaque », explique Prashaen Reddy, partenaire du cabinet Kearny.
Le cabinet note que quelques pays africains ont déjà défini leur stratégie nationale de cybersécurité et leur feuille de route de mise en œuvre. Cependant, signale-t-il, le rythme, l’urgence et l’harmonisation des orientations de la politique de cybersécurité dans le reste de la région restent trop lents.
« Compte tenu des différents niveaux de préparation et des différentes priorités nationales, la cybersécurité doit être une priorité dans les agendas politiques régionaux et nationaux en élevant celle-ci au sommet des agendas du dialogue économique régional pour parvenir à l’alignement au sein de l’UA », suggère Rob van Dale, autre partenaire du cabinet.
ARD/ac/APA