Lors de leur dernière réunion du 16 décembre 2024 à Abuja, les États membres de la Cédéao ont approuvé l’accord intergouvernemental qui fixe les bases juridiques et techniques du projet de gazoduc Nigéria-Maroc désormais appelé « Gazoduc Afrique Atlantique ».
Une étape majeure pour l’avenir énergétique de l’Afrique de l’Ouest et au-delà vient d’être franchie par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui a adopté l’appellation officielle du projet de gazoduc Nigeria-Maroc, qui portera désormais le nom de « Gazoduc Afrique Atlantique » (PGAA). Ce projet d’envergure transcende les frontières nationales pour unir 13 pays de la côte atlantique et 3 pays non atlantiques, renforçant ainsi l’intégration économique et énergétique du continent.
Le Gazoduc Afrique Atlantique s’inscrit dans cette vision globale, tout en s’alignant sur la nouvelle “Initiative Royale Atlantique” du Maroc, conçue pour insuffler plus de prospérité, de croissance et de sécurité sur le continent africain.
Lors de la Conférence de la CEDEAO, tenue à Abuja au Nigéria le 16 décembre, les États membres ont approuvé l’accord intergouvernemental qui fixe les bases juridiques et techniques du projet. Ils ont également demandé l’organisation d’une cérémonie officielle de signature avant juin 2025, marquant une nouvelle étape dans la concrétisation de cette infrastructure.
Le Gazoduc Afrique Atlantique a pour ambition de répondre au double défi de la sécurité énergétique et de l’industrialisation de l’espace CEDEAO. Il permettra l’acheminement du gaz nigérian, abondant et sous-exploité, vers le Maroc, tout en alimentant les pays traversés. À travers cette initiative, l’Afrique de l’Ouest aspire à réduire sa dépendance aux énergies fossiles importées et à développer des capacités locales de transformation et de distribution.
Avec 13 pays de la côte atlantique — dont le Bénin, le Togo, le Ghana, la Côte d’Ivoire, et le Sénégal — et 3 pays non atlantiques impliqués, comme le Mali et le Burkina Faso, le PGAA s’impose comme une infrastructure clé pour le développement économique et social. Son tracé de plus de 5 600 km créera une véritable artère énergétique et économique reliant des régions aux besoins croissants en énergie.
Les ambitions du gazoduc vont au-delà de l’approvisionnement énergétique. Il constitue un levier pour attirer des investissements massifs, favoriser la création d’emplois, et renforcer les infrastructures locales. Les pays traversés pourront bénéficier directement du gaz pour électrifier des zones rurales, stimuler leur industrialisation, et améliorer leur compétitivité.
La mobilisation des fonds nécessaires reste au centre des priorités. La Conférence de la CEDEAO a appelé les partenaires au développement et le secteur privé à jouer un rôle actif dans l’accélération du projet. Le coût global est estimé à plusieurs milliards de dollars, une somme colossale mais justifiée par les retombées économiques et stratégiques anticipées.
Plusieurs institutions, telles que la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque mondiale, ont déjé manifesté leur intérêt. L’implication du secteur privé, notamment des majors pétrolières et des fonds souverains, est également essentielle pour assurer la viabilité économique du projet.
Le Gazoduc Afrique Atlantique incarne une vision d’intégration régionale ambitieuse. Au-delà de l’énergie, il représente un symbole d’unification et de coopération entre pays africains. Ce projet pourrait aussi servir de catalyseur pour d’autres initiatives régionales, notamment dans les domaines des transports, des télécommunications et des infrastructures agricoles.
En établissant une infrastructure commune et en favorisant des partenariats économiques, le PGAA réduit les fractures énergétiques et sociales. Il réunit les nations africaines autour d’un objectif partagé : celui de réaliser leur potentiel économique et de garantir un avenir durable pour leurs populations.
MK/AC/Sf/te/APA