Le principal parti d’opposition du Zimbabwe, l’Alliance du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), a appelé mardi la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) à intervenir pour mettre fin à la détérioration de la situation politique au Zimbabwe.
Gladys Hlatshwayo, Secrétaire aux relations internationales de l’Alliance MDC, a appelé la SADC, qui a exprimé son inquiétude face aux actes de violence au Mozambique et en République démocratique du Congo, à « accorder la même attention à l’aggravation de la crise politique au Zimbabwe ».
« Nous demandons instamment à la SADC d’intervenir d’urgence au Zimbabwe conformément au protocole de la SADC sur la politique, la défense et la sécurité afin de maintenir la paix et la sécurité régionales », a déclaré M. Hlatshwayo dans un communiqué publié après le sommet annuel virtuel de la SADC pour discuter, entre autres, de la situation de la paix et de la sécurité dans la région.
L’appel de l’Alliance MDC intervient alors que l’on signale des violations présumées des droits de l’homme par l’armée qui a été déployée pour contenir la propagation du coronavirus ainsi que pour réprimer les manifestations antigouvernementales du mois dernier.
Les groupes de défense des droits de l’homme affirment que des dizaines de partisans de l’opposition, d’avocats et d’autres militants antigouvernementaux ont été arrêtés, harcelés ou enlevés par les forces de sécurité au cours du mois dernier.
Le président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, était jusqu’à lundi, le président de l’organe de la SADC sur la politique, la défense et la sécurité qui traite de la médiation et de la résolution des conflits dans le bloc régional.
Le président du Botswana, Mokgweetsi Masisi, a pris la présidence tournante du bloc régional, mais Mnangagwa y reste dans le cadre du système de troïka, selon lequel le président sortant continue de siéger à l’organe pendant une année supplémentaire.
Cela signifie que les appels de l’opposition zimbabwéenne à l’intervention de la SADC ont peu de chances de recevoir une réponse positive.
La délégation dépêchée à Harare la semaine dernière par le président sud-africain Cyril Ramaphosa pour enquêter sur la détérioration de la situation politique est repartie sans avoir été autorisée à rencontrer l’opposition.
JN/lb/te/APA