L’initiative des partisans du président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, visant à obtenir un troisième mandat controversé, divise le parti au pouvoir, le ZANU-PF.
Alors que ses partisans soutiennent la candidature du président Mnangagws, certains vétérans de la guerre de libération des années 1970 accusent le leader de 82 ans de violations constitutionnelles et de favoriser la corruption.
Ce week-end, une branche de l’Association nationale des vétérans de la guerre de libération, affiliée au ZANU-PF, a appelé Mnangagwa à démissionner, citant des violations présumées de la Constitution et un échec à combattre la corruption.
Cet appel, lancé lors d’une conférence de presse à Harare dimanche, constitue l’une des résistances les plus fermes contre les projets visant à prolonger le mandat de Mnangagwa jusqu’en 2030.
Le ZANU-PF a proposé d’octroyer deux années supplémentaires à Mnangagwa à la fin de son mandat en 2028 par le biais d’une révision constitutionnelle, afin de lui permettre de concrétiser sa vision de transformation du pays.
Cependant, Mnangagwa a pris ses distances par rapport aux tentatives de ses partisans d’étendre son mandat au-delà des deux termes constitutionnels.
Blessing Runesu Geza, membre du Comité central du ZANU-PF et vétéran de la guerre, entouré d’autres anciens combattants de la guerre, a exhorté Mnangagwa à se retirer, sous peine de provoquer la colère du peuple.
« Il est évident que Mnangagwa a échoué, il n’est pas capable de gouverner ce pays, et il est temps pour lui de partir. Nous lui demandons poliment de se retirer ; s’il refuse d’écouter ce conseil, nous n’aurons d’autre choix que de demander au peuple du Zimbabwe de régler la question conformément à la Constitution », a déclaré Geza.
Il a affirmé que toutes les actions menées indiquaient un « plan bien orchestré » venant du bureau de la présidence pour permettre à Mnangagwa de conserver le pouvoir.
Geza a remis en question l’engagement de Mnangagwa envers la Constitution, citant des exemples où des ministres nommés par ce dernier ont exprimé leur soutien à l’agenda 2030.
Les critiques estiment que cet agenda 2030 vise à bloquer l’ascension à la présidence du vice-président Constantino Chiwenga, un projet qui a irrité les vétérans de la lutte pour la libération.
Geza a également accusé Mnangagwa de marginaliser ceux qui l’avaient soutenu avant la chute de l’ancien président Robert Mugabe.
JN/lb/ac/APA