Après une période de relative stabilité, l’inflation a grimpé à 4,1 % au deuxième trimestre, contre 2,9 % au trimestre précédent, a fait savoir le Gouverneur de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), Jean-Claude Kassi Brou.
La troisième session ordinaire du Comité de politique monétaire de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) s’est ouverte ce mercredi 11 septembre 2024, à Dakar, dans un contexte marqué par le retour de l’inflation dans l’Union économique et monétaire de l’Ouest africain (Uemoa). Après une période de relative stabilité, l’inflation a grimpé à 4,1 % au deuxième trimestre, contre 2,9 % au trimestre précédent.
Cette hausse est principalement attribuée à la flambée des prix des produits alimentaires, conséquence directe de la faiblesse de l’offre sur les marchés de l’Union, a fait savoir le Gouverneur de la Bceao, Jean-Claude Kassi Brou. Il a indiqué que les résultats décevants de la campagne agricole 2023-2024 ont exacerbé la situation, tandis que les perturbations des circuits d’approvisionnement intérieurs, dues à l’insécurité dans certaines régions, ont contribué à cette tendance inflationniste.
Outre ces facteurs internes, des éléments externes ont également joué un rôle, notamment la persistance des tensions géopolitiques au Moyen-Orient et en Ukraine, entraînant une remontée progressive des prix internationaux des denrées alimentaires importées par l’Union, a ajouté M. Brou.
Une croissance vigoureuse
Malgré l’inflation croissante, l’activité économique dans l’espace communautaire est restée vigoureuse au deuxième trimestre 2024, avec une croissance estimée à 5,3 %. Le Gouverneur a salué les performances positives de plusieurs secteurs clés, qui devraient permettre à la région d’enregistrer une croissance robuste de 5,9 % pour l’année entière, contre 5,3 % en 2023.
Du côté des comptes extérieurs, la situation reste globalement stable. Jean-Claude Kassi Brou a fait état d’une amélioration du compte courant, soutenue par des termes d’échange favorables. En parallèle, plusieurs États membres de l’Uemoa ont poursuivi la mobilisation de ressources extérieures, renforçant ainsi les réserves de change de la région.
Le financement de l’économie par les banques a également suivi la dynamique positive de la croissance. Les crédits accordés par les banques aux entreprises privées non financières devraient augmenter de plus de 8 % en 2024, reflétant la confiance du secteur financier dans les perspectives économiques de la région.
Au plan mondial, Jean-Claude Kassi Brou a noté que l’activité économique, malgré des défis, est restée dynamique, avec une croissance soutenue au deuxième trimestre 2024. La stabilité relative de l’inflation au niveau mondial a encouragé les banques centrales à faire preuve de prudence en maintenant leurs taux directeurs, en attendant des signes plus concrets de baisse de l’inflation. Certaines banques centrales ont déjà commencé à réduire leurs taux, en réponse à la diminution de l’inflation dans leurs régions respectives, a-t-il signalé.
Plusieurs dossiers en examen
Cette 3e session ordinaire du CPM sera marquée par l’examen du rapport sur la politique monétaire dans l’Union, élaboré par les services de la Bceao. Ce rapport fait état des évolutions récentes de l’environnement économique international et interne, ainsi que des risques qui pourraient affecter les perspectives économiques à court et moyen termes. Sur la base de ce document, plusieurs propositions de mesures de politique monétaire seront soumises à l’approbation du Comité.
La réunion inclut également l’examen de la nomination de nouveaux membres au Conseil national du crédit (CNC) de Guinée-Bissau, ainsi que d’autres points d’information.
ARD/ac/Sf/APA