En Tunisie, la crise politique au sommet de l’Etat entre Kaïs Saïed et ses alliés d’Ennahdha s’aggrave.
Le président tunisien s’appuyant sur l’article 80 de la Constitution, a limogé dimanche son Premier ministre et suspendu le Parlement.
Ces mesures sont la conséquence de la crise politique profonde entre le président tunisien et Ennahdha, principal parti majoritaire au parlement.
Face au « danger imminent », le candidat indépendant, élu à la dernière présidentielle d’octobre 2019, a usé de l’article 80 de la Constitution pour prendre le contrôle des institutions du pays.
Le Parti islamiste Ennahdha dans un communiqué publié sur Facebook a condamné vigoureusement un « coup d’Etat contre la révolution et la Constitution » perpétré par Kaïs Saïed.
Des accusations réfutées par le président tunisien. « Ce n’est ni une suspension de la Constitution ni une sortie de la légitimité constitutionnelle, nous travaillons dans le cadre de la loi », dit-il lors d’une allocution télévisée.
Cette crise politique entre l’exécutif tunisien et le parti islamiste vient s’ajouter aux effets dévastateurs de la pandémie du coronavirus, qui frappent le pays depuis l’annonce de la quatrième vague.
La Tunisie est le pays africain le plus touché par le variant Delta avec 550.000 cas de contaminations et plus de 18.000 décès. Le pays peine à prendre en charge ses malades et doit faire face à une inquiétante pénurie d’oxygène et de respirateurs.
Face à la gravité de la situation dans les hôpitaux tunisiens, un élan de solidarité s’est vite constitué au plan international pour sauver le pays. L’Organisation mondiale de la santé (Oms) juge la situation sanitaire de la Tunisie « préoccupante » avec 8000 à 9500 nouvelles contaminations et plus d’une centaine de décès chaque jour.
De quoi pousser Kaïs Saïed à annoncer d’autres « mesures exceptionnelles » pour sauver le pays de la « catastrophe ».
CD/te/APA