Les députés togolais ont adopté à l’unanimité, très tard dans la nuit de mercredi, un projet de réforme de la Constitution qui limite désormais à deux le nombre de mandat du Président de la République.
Selon le texte voté, le président de la République est élu pour un mandat de 5 ans, renouvelable une seule fois. Le mode de scrutin présidentiel passe, quant à lui, à deux tours.
Cette modification qui porte sur 29 articles de la loi fondamentale permet techniquement à Faure Gnassingbé de prolonger son bail à la tête du pays jusqu’en 2030.
La réforme touche également les députés et les membres de la Cour constitutionnelle dont les mandats sont maintenant limités. Il est de 6 ans pour tous, mais renouvelable une fois pour les membres de la Cour constitutionnelle et deux fois pour les parlementaires..
« Nous l’avons fait », s’est réjoui le député Gerry Taama, président du Nouvel engagement togolais (NET, opposition).
« Il y a des jours spéciaux dans la vie des êtres et des institutions que Dieu a choisis pour marquer son existence au milieu des hommes. Ce 8 mai est un jour choisi par Dieu pour la réalisation du destin que Dieu lui-même a voulu pour le Togo », a lancé Yawa Tségan, la présidente de l’Assemblée nationale.
Quelques heures après le vote, le ministre de la fonction publique, Gilbert Bawara, a salué la « voie de l’ouverture des réformes » qu’il appelle à préserver. « Bravo à notre Assemblée nationale pour l’adoption des réformes constitutionnelles, dans le strict respect de l’esprit de la feuille de route de la CEDEAO, à l’issue d’un débat démocratique et républicain qui honore la représentation nationale », a-t-il indiqué sur tweeter.
En conférence de presse ce matin, la coalition de l’opposition n’a pas caché son désaccord. « La loi de réforme constitutionnelle qui vient d’être adoptée n’a qu’une seule ambition, faire du Togo une propriété privée », a-t-elle indiqué.
Et de poursuivre : « l’Assemblée Nationale, en éludant la formule telle que reprise par l’expert constitutionnaliste de la CEDEAO et en excluant les mandats passés et en cours du décompte des mandats, remet le compteur à zéro à partir de 2020 pour Faure Gnassingbé qui aura bouclé 15 ans de pouvoir. Ainsi, ses 25 ans au pouvoir viendraient s’ajouter aux 38 ans que son père a accomplis ».
NML/ard/cat/APA