Les fonds soutiendront quatre domaines clés : la réparation chirurgicale des femmes et des filles touchées par la fistule obstétricale, la réinsertion socio-économique des survivantes dans leurs communautés, les campagnes de sensibilisation sur les causes et la prévention de la fistule et la réhabilitation des centres nationaux de référence pour sa prise en charge.
Lors de son intervention, la Professeure Fatou Sow Sarr, Commissaire au Développement Humain et aux Affaires Sociales de la Cédéao, représentée par Sandra Oulaté Fattoh, Directrice du Centre de la Cédéao pour le Développement du Genre, a souligné que le secteur de la santé au Togo, à l’instar des autres pays de la région, fait face à une forte prévalence de la fistule obstétricale, avec une estimation allant de 1 200 à 18 500 cas.
« C’est consciente de ces préoccupations que la Cédéao, à travers le CCDG, cherche à intensifier ses efforts en faveur de l’Agenda Genre en promouvant des actions visant à construire des communautés résilientes, basées sur l’égalité des droits entre les hommes et les femmes en Afrique de l’Ouest. Ces efforts se traduisent par des activités ciblées à fort impact socio-économique et complémentaires aux initiatives déjà entreprises par les États membres », a-t-elle ajouté.
Le Professeur Tchin Darre, Ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique du Togo, représenté par Dr Kokou Wotobe, Secrétaire Général du Ministère, a exprimé sa gratitude aux différentes instances de la Cédéao, notamment le CCDG, pour leur soutien constant qui positionne le Togo parmi les principaux bénéficiaires de ce programme.
Il a également rappelé que « la réponse à la fistule obstétricale doit être multisectorielle, s’attaquant aux causes profondes telles que le manque d’accès aux services de santé et à l’éducation, la pauvreté persistante, les inégalités de genre, le mariage, les grossesses précoces et le manque de protection des droits fondamentaux. Pour relever ces défis, d’autres programmes du CCDG ont été mis en place, notamment les Bourses d’études, la Transformation économique et le programme « 50 millions de femmes africaines parlent ».
En ouvrant officiellement le lancement des programmes du CCDG, le Professeur Kossiwa Zinsou-Klassou, Ministre des Affaires Sociales, de la Solidarité et de la Promotion de la Femme du Togo, a insisté sur le fait que la lutte contre la fistule obstétricale ne se limite pas à la chirurgie reconstructive, mais nécessite une approche intégrée et
multisectorielle pour gérer efficacement les défis auxquels sont confrontées les victimes.
« J’appelle instamment toutes les parties prenantes à mobiliser davantage de ressources pour permettre la mise en œuvre effective du plan stratégique de lutte contre la fistule obstétricale dans notre pays. Je salue également le courage des femmes qui se sont présentées pour se faire diagnostiquer, malgré la stigmatisation, la discrimination et l’ostracisme liés à cette pathologie (…) J’encourage ces femmes à devenir les voix du Gouvernement pour nos sœurs qui souffrent en silence, cachées dans l’ombre, rejetées par leurs maris et leurs communautés », a-t-elle ajouté.
Selon le communiqué de la Commission de la Cédéao, l’EGDC a développé au Togo plusieurs initiatives visant à autonomiser les femmes et les filles, notamment un Programme d’appui médical et financier qui apporte une assistance aux femmes et aux filles touchées par la fistule obstétricale, afin de les aider à retrouver leur dignité et à reprendre une vie productive ; un Programme de promotion des filles avec l’objectif d’allouer des bourses d’excellence à des jeunes filles talentueuses issues de familles défavorisées. Le Programme d’appui technique et financier aux femmes visant à renforcer l’autonomisation économique des femmes actives dans les secteurs de l’agriculture, de la pêche et de l’artisanat, en favorisant leur émancipation fait partie des initiatives de meme que le Projet « 50 millions de femmes parlent » qui donne aux femmes l’accès à une plateforme virtuelle qui facilite la mise en réseau et l’accès aux informations nécessaires à la création et au développement de leurs entreprises.
Cette initiative démontre l’engagement de la Cédéao à promouvoir l’égalité des sexes et le développement social, tout en renforçant la coopération régionale et en créant des opportunités inclusives pour toutes les populations de l’Afrique de l’Ouest.
GIK/fss/Sf/APA