La composition de cet organe chargé de l’organisation des futures élections est largement contestée par des partis politiques non alignés à la transition.
Les membres de l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE) ont été installés dans leurs fonctions ce 8 février 2024. Au cours d’une cérémonie solennelle, les quinze membres de cet organe chargé de l’organisation des futures élections ont prêté serment devant le Conseil constitutionnel présidé par Me Jean-Bernard Padaré.
L’équipe dirigée par Ahmat Bartchiret, magistrat chevronné, a pour cahier de charge d’organiser des élections présidentielle, législatives, sénatoriales et communales post-transition.
La mise en place du Conseil constitutionnel, de l’ANGE et la désignation de leurs membres par le Président de transition sont fortement décriées par les acteurs politiques et de la société civile. Cela présage « un vandalisme électoral armé », craint Wakit Tamma, une plateforme de la société civile opposée au régime de transition.
Même son de cloche du côté du Groupe de Concertation des Acteurs Politiques (GCAP), un regroupement des partis politiques. De l’avis de son porte-parole, Max Kemkoye, avec ces personnalités qui siègent au Conseil constitutionnel et à l’ANGE, des élections libres, transparentes et démocratiques ne sont pas pour demain.
« Même si vous n’avez pas pitié du Tchad et des Tchadiens dont vous avez floués, blasés, menti, instrumentalisés et sacrifiés, s’il vous plaît, malgré cette série d’irrégularités enchaînées et d’incongruités béantes, ayez pitié de vous-mêmes », a-t-il imploré.
Malgré ces contestations, les membres du conseil constitutionnel et de l’ANGE ont prêté serment et installés dans leurs fonctions. Pour contrecarrer ce qu’il qualifie « d’actes antidémocratiques », l’opposant Yaya Dillo appelle « les vrais combattants pour la conquête de la démocratie à se mobiliser davantage pour contrecarrer une marche éhontée et à haut risque de la junte vers la confiscation du pouvoir par la fraude. »
Les élections générales sont prévues pour assurer le retour à l’ordre constitutionnel. Même si aucune date n’est encore fixée, l’actuel président de transition, Mahamat Idriss Déby Itno a été investi par le Mouvement patriotique du Salut, parti de son défunt père, comme candidat à l’élection présidentielle.
CA/ac/APA